Activité physique

Les écrans à la rescousse d’un mode de vie physiquement actif

Les écrans à la rescousse d’un mode de vie physiquement actif

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On associe souvent l’omniprésence des écrans dans notre quotidien à une diminution de l’activité physique et une augmentation de la sédentarité. Ce qui n’est pas faux. Mais ce n’est pas non plus une fatalité en soi. Car, il se pourrait bien que les écrans, eux-mêmes, détiennent aussi la clé d’un mode de vie plus actif !

Les progrès technologiques ont amélioré nos vies, mais avec des conséquences imprévues sur notre santé et notre bien-être. Autrefois outils d’aide au travail, ils sont devenus ces appareils personnels sur lesquels nous comptons désormais pour notre plaisir et nos loisirs. Graduellement, notre dépendance à l’égard des écrans a entraîné une réduction substantielle du nombre d’activités physiques « accidentelles », réalisées naturellement dans le cadre d’une journée d’école, de travail ou à la maison (déplacements actifs, tâches domestiques, etc.). De plus, le développement d’Internet, et de son accessibilité sur différents appareils mobiles, a également contribué à accentuer les problèmes de sédentarité et d’inactivité physique.

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Les écrans, une nouvelle façon d’envisager l’adoption d’un mode de vie physiquement actif

L’utilisation des écrans apporte certes son lot de problèmes, mais elle peut également profiter à des interventions innovantes grâce aux outils ou aux applications conçus pour diminuer l’inactivité physique et la sédentarité. Ces innovations sont d’ailleurs de plus en plus étudiées et leurs retombées semblent prometteuses.


L’idée d’utiliser la technologie pour encourager l’activité physique et diminuer la sédentarité est apparue avec l’émergence des appareils électroniques personnels. La première itération serait sans doute le podomètre. Aujourd’hui, la mesure et le suivi de la pratique d’activités physiques et de la sédentarité au quotidien n’ont jamais été plus simples et accessibles grâce à ces senseurs portables tels que les bracelets de fitness, les montres intelligentes, les cellulaires et les différents accessoires et applications qui comptabilisent les pas, la fréquence cardiaque et autres données liées à la santé.


Pour bien des gens, l’adoption et le maintien de la pratique d’activités physiques, ainsi que la diminution de la sédentarité, représentent un défi de taille. Comment les aider à accroître leur motivation et les convaincre des nombreux avantages à devenir actif ? Comment les persuader qu’ils peuvent surmonter ces obstacles, éviter les pièges de notre utilisation actuelle de la technologie ? Or, cette même technologie est aussi susceptible de créer des environnements qui soutiennent les perceptions d’autonomie, de compétence et d’appartenance.

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Technologies : intérêt et accessibilité

Les applications pour téléphones intelligents et les senseurs d’activités physiques offrent des perspectives prometteuses, notamment en raison de leur accessibilité et de leur utilisation généralisée. Au Québec, chez les 18 à 24 ans, 98 % possèdent un cellulaire et 46 % une montre intelligente ou un bracelet d’activité connecté. Leur utilisation en tant que composante d’interventions qui visent l’adoption d’un mode de vie actif, pourrait engendrer d’importants impacts positifs.

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Miser sur des technologies qui intègrent des techniques de changement de comportements

Bien que ces approches soient déjà largement utilisées et qu’elles démontrent un potentiel certain, de nombreuses questions demeurent encore sans réponse. On ne sait pas dans quelle mesure l’utilisation des technologies peut entraîner une augmentation de la pratique d’activités physiques ou une diminution de la sédentarité, à moyen ou à long terme. Pour en garantir les effets à long terme, ces technologies devraient inclure des techniques fondées sur des théories de changement de comportements.


La taxonomie des techniques de changement de comportement de Coventry, Aberdeen et London-Refined (CALO-RE) offre un cadre utile pour décrire les techniques de changement de comportement. Cette taxonomie établit une terminologie commune pour décrire les techniques de changement de comportement utilisées dans les interventions. Parmi ces techniques de changement de comportement les plus courantes, on retrouve : l’établissement d’objectifs; les rétroactions; les récompenses; le soutien social; le « coaching »; l’identification des obstacles/résolution de problèmes; et la planification d’actions. Dans l’ensemble, les technologies et les applications qui intègrent des techniques établies de changement de comportement sont associées à une plus grande augmentation de l’activité physique et à une diminution de la sédentarité, comparées à celles qui en sont dépourvues.

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Comment identifier l’outil ou l’application qui nous convient

Une des techniques fréquemment employées, c’est l’établissement d’objectifs. Il a été suggéré que les petits objectifs sont plus efficaces pour un engagement à long terme que les plus grands. Lorsque les gens réussissent à atteindre des cibles plus modestes, ils créent une dynamique qui, au fil du temps, les rend plus susceptibles d’atteindre des objectifs plus ambitieux. Bien que de nombreux outils et applications incluent de telles stratégies, il est nécessaire d’utiliser activement ces fonctionnalités, de se fixer des objectifs réalistes et de les mettre à jour pour constater une éventuelle progression. Si les objectifs sont réalistes et correctement formulés, ils pourront encourager efficacement l’adoption d’un mode de vie physiquement actif.


Les rétroactions sont aussi souvent intégrées aux outils technologiques et aux applications. Elles peuvent être simples, comme donner accès au nombre de pas, à la distance parcourue, au nombre de minutes d’activités physiques, au temps passé assis ou bien adresser des messages personnalisés conçus pour motiver. La formulation des rétroactions est d’ailleurs un aspect à prendre en considération. Les messages formulés positivement (par exemple, « La marche peut améliorer la santé ») semblent plus efficaces que les messages formulés négativement (par exemple, « Ne pas marcher suffisamment peut nuire à la santé »). De plus, les rétroactions sont étroitement liées à l’établissement d’objectifs. Il faut donc s’assurer qu’elles contribuent à l’atteinte de ces objectifs.


En plus des techniques de changement de comportement axées sur l’individu, il est également utile d’examiner les effets des facteurs sociaux pour augmenter l’activité physique et diminuer la sédentarité. Il a été montré que le soutien social tout comme la compétition augmentent l’engagement et le maintien des habitudes. Plusieurs applications et outils encouragent donc les individus à rechercher du soutien pour les aider à modifier leurs comportements ou encore facilitent la comparaison avec un autre individu ou un autre groupe d’individus. Les études suggèrent que la concurrence tout comme la coopération peuvent favoriser l’adoption d’un mode de vie physiquement actif. À vous de voir la stratégie qui vous convient le mieux.

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Des balbutiements prometteurs

Bien que le domaine de recherche en soit à ses débuts, les premières études montrent des tendances encourageantes. Déjà, de nombreuses stratégies de changement de comportement sont intégrées aux outils et aux applications technologiques. Et plus ces techniques sont nombreuses, plus grandes semblent être les chances de succès. Cependant, des travaux supplémentaires doivent être effectués pour déterminer dans quelles conditions l’utilisation des technologies peut faciliter les changements de comportement à long terme, ce qui permettra aux développeurs d’améliorer leurs outils. Plutôt que de nous concentrer sur la réduction du temps d’écran, peut-être devrions-nous favoriser l’utilisation des technologies qui encouragent le mouvement.


Sources

Académie de la transformation numérique. (2023). NETendance 2022 : La famille numérique. https://transformation-numerique.ulaval.ca/wp-content/uploads/2023/02/netendances-2022-la-famille-numerique.pdf 

Michie, S., Ashford, S., Sniehotta, F. F., Dombrowski, S. U., Bishop, A., & French, D. P. (2011). A refined taxonomy of behaviour change techniques to help people change their physical activity and healthy eating behaviours: the CALO-RE taxonomy. Psychology & health, 26(11), 1479-1498.

Sullivan, A. N., & Lachman, M. E. (2017). Behavior change with fitness technology in sedentary adults: a review of the evidence for increasing physical activity. Frontiers in public health, 4, 289.
Woessner, M. N., Tacey, A., Levinger-Limor, A., Parker, A. G.,

Levinger, P., & Levinger, I. (2021). The evolution of technology and physical inactivity: the good, the bad, and the way forward. Frontiers in public health, 9, 655491.

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