Faciliter la lecture des étiquettes nutritionnelles, limiter l’offre de boissons sucrées dans les écoles, améliorer les menus pour enfants… Voilà quelques-unes des mesures prometteuses qui ressortent d’une importante revue de la littérature publiée la semaine dernière.
Réalisée par des chercheurs œuvrant au sein de la communauté du prestigieux organisme Cochrane, cette étude brosse un état de la situation sur les données issues d’études, publiées avant le mois de janvier 20181, et qui ont évalué les différentes stratégies d’intervention au sein de la population afin de réduire leur consommation de boissons sucrées.
Effets modérés, mais avérés
Les auteurs de cette analyse ont identifié un certain nombre de mesures qui, selon les preuves scientifiques disponibles, réduisent la quantité de boissons sucrées que les gens boivent, bien que modérément. Ces mesures comprenaient :
- Étiquetage facile à comprendre, comme le logo trois couleurs (feux de circulation) britannique, ainsi que des étiquettes qui évaluent la valeur nutritionnelle des boissons avec des étoiles ou des numéros.
- Limitation de la disponibilité des boissons sucrées dans les écoles.
- Augmentation des prix des boissons sucrées dans les restaurants, les magasins et les centres de loisirs.
- Menus pour enfants dans les chaînes de restaurants qui, par défaut, offrent des boissons plus saines au lieu des boissons sucrées.
- Promotion des boissons plus saines et leur meilleur emplacement sur les étagères des supermarchés.
- Programmes de soutien alimentaire gouvernementaux, comme des coupons alimentaires qui ne peuvent pas être utilisés pour acheter des boissons sucrées.
- Campagnes de sensibilisation sur les bienfaits des boissons saines.
À problème complexe, stratégie globale
Les chercheurs de l’étude rappellent que la consommation de boissons sucrées est considérée comme l’un des principaux moteurs de l’épidémie mondiale d’obésité. C’est pourquoi de nombreux organismes de santé publique, dont l’Organisation mondiale de la santé, pressent les gouvernements, l’industrie alimentaire et des boissons, les établissements d’enseignement, les lieux de travail et la société civile, d’apporter leur soutien aux environnements qui favorisent la consommation de boissons plus saines.
Or, il s’agit d’un problème complexe qui exige nécessairement la mise en place d’une stratégie d’intervention globale. Cette vaste étude avait donc pour objectif de mettre en évidence les éléments essentiels2 de ces politiques de santé publique qui favorisent les choix de boissons saines dans l’ensemble de la population. À ce chapitre, les auteurs de l’étude invitent donc les décideurs du monde entier à prendre sérieusement en considération l’ensemble de ces mesures.
1 Seulement 58 études ont répondu aux critères d’inclusion, très stricts, des chercheurs. Ce qui représente 1 180 096 participants pour une durée médiane du suivi de 10 mois. Les études, qui portaient sur des enfants, des adolescents et des adultes, ont été menées dans divers milieux, y compris dans des écoles, des commerces de détail et des établissements de restauration. À noter que les études portant sur la taxation des boissons sucrées sont exclues de ce corpus, car elles feront l’objet d’une revue ultérieure.
2 Hormis, comme nous l’avons déjà mentionné, les mesures de taxation des boissons sucrées qui seront examinées dans une revue subséquente.