Santé et société

Une ferme de réinsertion sociale pour nourrir la communauté lavalloise

Ressource

La Ferme Jeunes au travail, située à Laval, existe depuis maintenant une trentaine d’années. Mais 2024 n’a pas été une saison comme les autres. Grâce à un partenariat avec la Table intersectorielle régionale en saines habitudes de vie (TIR-SHV) et de nombreux organismes lavallois, c’est tout un écosystème qui s’est tissé autour de cette ferme où les jeunes apprennent à cultiver l’espoir et la solidarité.

ferme jeunes au travail

Des jeunes qui retrouvent leur place dans la collectivité

La Ferme Jeunes au travail œuvre à la réinsertion professionnelle de jeunes. Grâce à trois plateaux de travail, ce sont 40 jeunes de 16 à 35 ans qui, chaque année, entament un parcours de 6 mois en agriculture biologique, cuisine collective ou ébénisterie écoresponsable. À la fin de ce parcours, ils repartent avec une expérience de travail et un certificat de formation semi-spécialisé. Mais ce n’est pas tout, les jeunes repartent aussi avec un réel sentiment de compétence.
 
« On mise sur une approche de formation par les pairs, explique Yann Beurdouche, directeur de la Ferme Jeunes au travail, qui permet aux jeunes de prendre des responsabilités. Ce sont donc des jeunes qui ont déjà de l’expérience qui vont former les nouvelles personnes à leur arrivée. Quant à notre équipe passionnée, elle s’assure de transmettre des savoir-faire, mais aussi des savoir-être et des savoir-vivre. »
 
« L’impact sur les jeunes est direct, et ça se voit, ajoute Yann Beurdouche. Cet été, on a un jeune qui a véritablement trouvé sa vocation avec l’agriculture. Eh bien, on vient de lui faire une promesse d’embauche pour l’an prochain. Quant à notre groupe de jeunes en cuisine, il nous a surpris il y a quelques semaines, alors que notre chef était malade. Le groupe n’a pas voulu fermer la cuisine. Il s’est organisé et il a réussi à faire tous les lunchs pour l’ensemble de l’équipe durant deux semaines ! »

ferme de réinsertion sociale

Des légumes pour tout le monde

La réinsertion sociale n’est pas la seule particularité de la Ferme Jeunes au travail. Nourrir la communauté lavalloise, incluant les personnes en situation d’insécurité alimentaire, fait aussi partie des priorités. En plus des quelque 170 paniers bios qui sont vendus à des familles, les légumes imparfaits et les invendus sont remis au Marché Unio, un marché mobile qui dessert les déserts alimentaires et des organismes communautaires de Laval.
 
Ça aurait pu s’arrêter là. Mais l’équipe motivée et visionnaire de la Ferme s’est trouvé un allié : la TIR-SHV Laval. L’aide précieuse de ce partenaire arrivait à point, puisqu’un projet de jardin de la solidarité peinait à se déployer, faute de sous. La TIR-SHV Laval a ainsi financé une nouvelle parcelle des jardins solidaires de la ferme, qui sera notamment destinée à approvisionner Moisson Laval.  Au-delà des sous, l’équipe de la TIR-SHV est allée sur le terrain pour réfléchir aux projets et utiliser la subvention comme levier pour la suite. Les liens de confiance créés à travers ce projet faciliteront la liaison entre la Ferme et de nouveaux acteurs de milieux scolaires et communautaires avec lesquels la table travaille déjà.   
 
« Il y avait déjà un projet en émergence qui se tramait, explique Geneviève Côté, conseillère en promotion-prévention populationnelle à la Direction de la santé publique de Laval et membre de la TIR-SHV Laval. Notre rôle a été de le consolider, de passer du mode survie au mode développement. On a permis une transition vers un projet encore plus solidaire et plus productif. Produire pour donner au lieu de produire pour vendre.»

Un écosystème tissé serré

La relation entre la Ferme Jeunes au travail et Moisson Laval n’est pas transactionnelle  elle est plutôt symbiotique, par échange de services. Par exemple, la Ferme a des besoins précis, comme rénover le poulailler, créer des buttes de culture, désherber, etc. De son côté, Moisson Laval, avec son Centre de bénévolat, a la capacité de mobiliser des groupes de personnes qui ont envie de mettre la main à la pâte et de coordonner les corvées. En combinant les forces de chacun, on obtient une formule gagnante pour tout le monde.
 
« Ce n’est pas partout qu’on peut accueillir 80 personnes bénévoles, témoigne Yann Beurdouche. Notre formule est parfaite pour de grands groupes. Mais il faut être prêt à faire autre chose que de récolter quelques légumes. Ce n’est pas du bénévolat mis en scène. On a des besoins réels qui servent directement notre mission. Par exemple, avec un groupe, on a creusé une longue tranchée pour installer notre système d’irrigation. Ce qui nous aurait pris des semaines s’est fait en une journée ! »
 
Finalement, une grande partie des aliments cultivés sont remis à Moisson Laval, qui les redistribue dans son réseau auprès de la population lavalloise qui en a grandement besoin. « Fin novembre, c’est 2,5 tonnes de carottes locales et bios qu’on aura pour eux, précise le directeur de la Ferme Jeunes au travail. » Parlant de tonnes de légumes, la dernière étape de la saison sera d’évaluer les retombées du projet, chose qui sera faite avec l’aide de la TIR-SHV Laval.

Mettre les expertises en commun

Si on doit tirer une leçon de cette belle histoire, c’est que réunir le meilleur de chaque partenaire permet de réaliser des miracles. « La Ferme Jeunes au travail, explique Geneviève Côté, excelle dans la culture des légumes et la réinsertion professionnelle, alors que Moisson Laval a la capacité de mobiliser des bénévoles et la TIR-SHV Laval, celle de soutenir le projet. »
 
« La ferme va maintenant devenir le jardin des Lavalloises et Lavallois qui en ont besoin. Ça, ça donne un deuxième sens à notre mission », conclut pour sa part Yann Beurdouche.

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Zoom sur les réalisations des Tables intersectorielles régionales en saines habitudes du vie

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Depuis maintenant près de 10 ans, les Tables intersectorielles en sains habitudes de vie, catalysent les forces vives des milieux pour améliorer la santé et la qualité de vie des citoyennes et des citoyens. Par leur grand bassin d’expériences et d’expertises en projets collectifs interdisciplinaires, leur dynamisme et grande force de mobilisation, les TIR‑SHV sont des accompagnateurs fiables, pondérés et équitables qui travaillent avec les partenaires de leur région, à amplifier l’impact sur la santé et la qualité de vie des citoyennes et des citoyens.