Mobilité durable

Vols de vélos : comment « Project 529 » s’attaque à ce fléau

Vols de vélos : comment « Project 529 » s’attaque à ce fléau

Après s’être fait voler son vélo, un résident de Seattle a décidé de trouver une solution à ce problème qui empoisonne la vie des cyclistes en créant Project 529, une plateforme d’enregistrement, de signalement et de récupération de bicyclettes.

Le vol de bicyclettes est un fléau qui touche toutes les grandes villes du monde. Certaines le sont plus que d’autres. Au Canada, par exemple, Vancouver avait la triste réputation de trôner en tête de liste des villes du pays où il se volait, toutes proportions gardées, le plus grand nombre de vélos. Le service de police de la Ville a donc appelé en renfort Project 529 afin d’en implanter l’approche dans le quartier de Granville. Résultat : après seulement 2 ans, les vols de vélos avaient chuté de 70 % !

Une approche globale

De nombreux obstacles doivent être surmontés pour endiguer les vols de bicyclettes. En premier lieu, on imagine bien que les forces policières sont obligées de répondre à des cas beaucoup plus urgents, ce qui fait que, entre autres conséquences, le recel en ligne de vélos volés s’effectue quasiment en toute impunité. Ensuite, l’industrie du vélo, parce qu’elle est fragmentée, n’a jamais réussi à mettre en place un système standardisé de numéro de série. Enfin, car on doit toujours composer avec le facteur humain, trop de cyclistes ne cadenassent pas leur monture de manière adéquate.

Project 529, c’est donc, d’abord et avant tout, une base de données qui collige les caractéristiques permettant d’identifier les bicyclettes. Une base de données à laquelle ont accès tous les cyclistes, mais aussi les forces policières. Elle permet en outre d’identifier les endroits les plus à risque pour ainsi relocaliser les supports à vélos problématiques dans des lieux plus sécuritaires. Enfin, la vignette Project 529, apposée sur les vélos enregistrés, sert à dissuader les voleurs potentiels et facilite le retour des bicyclettes volés.

Mais pour bien fonctionner, Project 529 doit aussi s’implanter dans la communauté. Il faut d’abord sensibiliser les marchands de vélos et les convaincre d’enregistrer chacune de leurs ventes de bicyclettes. On doit aussi visiter les centres communautaires et profiter des événements rassembleurs, comme les festivals, pour rejoindre le plus grand nombre de personnes et les inviter à enregistrer leur bicyclette. Il s’agit d’un travail fastidieux, mais qui, à Vancouver, a été facilité par le travail d’un policier s’étant entièrement consacré à cette tâche aux côtés de l’initiateur de Project 529.

Masse critique d’utilisateurs

Une des forces de Project 529, c’est la souplesse de sa base de données qui peut facilement s’adapter aux autres plateformes d’enregistrement que l’on retrouve un peu partout en Amérique du Nord. Ainsi que l’explique le fondateur de Project 529, le but n’est pas de faire compétition aux autres regroupements de cyclistes, mais bien de faire la lutte aux voleurs de vélos. En vertu de sa capacité à fédérer d’autres bases de données, Project 529, est ainsi en bonne posture d’atteindre une masse critique d’utilisateurs lui permettant d’accroître son efficacité.

Par exemple, le National Bike Registry (NBR), fondé en 1984, possède sans doute l’une des plus anciennes bases de données où sont enregistrées des bicyclettes. Toutefois, conscient de ses retards en matière d’informatique, le NBR n’a pas hésité à verser des données dans Project 529. Du coup, 100 000 enregistrements viennent de s’ajouter à sa base de données. À ce rythme, et considérant le poids du nombre, Project 529 se fixe comme objectif de parvenir à une réduction des vols de vélos de 50 % d’ici 2025.

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