Ressource
L’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) vient de publier une fiche thématique sur l’état des connaissances scientifiques en matière de consommation de sucre sur la santé.
Cette fiche thématique s’adresse aux différents acteurs de la santé publique, mais aussi à toute personne soucieuse de la qualité de son alimentation. En plus de présenter l’état des connaissances scientifiques portant sur les liens entre la consommation de sucre et la santé, ce document traite des recommandations sur les apports en sucre, des habitudes de consommation dans la population, ainsi que des stratégies sur les plans individuels et sociétaux visant à prévenir sa surconsommation.
Combien de sucre par jour ?
La quantité maximale de sucres ajoutés recommandée par jour dépend du profil physiologique des individus. Cette quantité doit correspondre à 10 % des besoins quotidiens en calories. L’INSPQ a segmenté l’ensemble de ces besoins selon 6 profils différents.
Sucres naturellement présents, ajoutés, libres, totaux…
Le sucre se retrouve un peu partout dans les aliments, mais il est comptabilisé de différentes manières. La fiche de l’INSPQ permet de démystifier cette nomenclature. Ainsi, les sucres naturellement présents se retrouvent dans les aliments peu transformés, comme les fruits, les légumes et les produits laitiers. Les sucres ajoutés, comme le dit leur nom, se retrouvent dans la formulation des aliments très transformés et des boissons gazeuses. Les sucres libres, eux, combinent les sucres ajoutés et les sucres naturellement présents dans les jus de fruits et de légumes, à l’exclusion des fruits et légumes, ainsi que les produits laitiers. Et, bien entendu, les sucres totaux représentent la somme de tout ce qui précède.
Ces différentes catégories peuvent paraître confondantes, mais elles sont déterminantes dans l’élaboration des seuils maximaux d’apport en sucre. Par exemple, aux États-Unis, les recommandations stipulent qu’il faut limiter la consommation de sucres ajoutés à moins de 10 % de l’apport quotidien. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fixe sa cible à moins de 10 % de sucres libres. L’OMS est donc plus sévère que le Département de la santé américain puisqu’elle comptabilise aussi le petit jus de fruits du matin.
À cet égard, une étude récente a permis d’estimer l’apport calorique moyen des Québécois en sucres libres, selon 4 tranches d’âges, pour l’année 2004. Dans tous les cas, le seuil recommandé par l’OMS est dépassé : 15,5 % (2-8 ans), 16,7 % (9-13 ans), 17,1 % (14-18 ans) et 12,4 % (19 ans et +) pour une moyenne provinciale de 13,8 %. Selon cette même étude, les Québécois dont la consommation moyenne en sucres libres dépasse les recommandations représentent 80 % de la population.
Renseignements utiles
La fiche thématique de l’INSPQ offre aussi une mine d’informations sous forme de tableaux synthétiques. Par exemple, les teneurs en sucres naturellement présents dans des aliments et des boissons couramment consommés. Ou bien, les teneurs en sucres ajoutés des aliments et boissons surtransformés. Ou encore, la proportion de l’apport calorique en sucre des 10 principales sources en fonction de différents groupes d’âge, etc.
Des conseils sont offerts pour diminuer la consommation de sucre sur une base individuelle, comme de privilégier l’eau plate, les fruits entiers plutôt que les jus, les plus petites portions et les aliments les moins transformés. Enfin, à l’échelle de la société, l’INSPQ présente toute une série de recommandations destinées à rendre les environnements favorables à une faible consommation de sucre dans la population. Il s’agit d’une synthèse qui fait d’ailleurs écho à une autre fiche thématique de l’INSPQ intitulée : Pour des environnements favorables à la saine alimentation, à un mode de vie physiquement actif et à la prévention des problèmes reliés au poids. Cette dernière fiche expose les raisons pour lesquelles la modification des environnements est nécessaire à la promotion d’un mode de vie physiquement actif et d’une saine alimentation.
Source : INSPQ