Le règne sans partage de la voiture automobile privée dans les villes tirerait à sa fin, rapporte le quotidien britannique The Guardian
Dans une enquête de fond, le journaliste Stephen Moss nous entraîne dans différentes villes à la rencontre d’élus municipaux et d’urbanistes qui se sont donné pour mission de penser la ville demain. Ils habitent Lyon, Birmingham, Munich, Londres, Helsinki, Abou Dabi. Et ils sont unanimes : nous vivons la fin d’une ère. Place à la mobilité durable.
La révolution de la mobilité
Partout, la tendance est la même, constate le journaliste. Les planificateurs cherchent désormais à rééquilibrer l’espace public en faveur des gens plutôt que des voitures. Les urbanistes reprennent une partie des espaces, autrefois réservés aux automobiles, pour les redonner aux autobus, aux piétons, aux cyclistes et parfois même pour créer de nouveaux lieux d’habitation.
Les objectifs se nomment désormais : intensification et densification. Les décideurs veulent créer des espaces urbains qui offrent un environnement où les citadins peuvent se procurer, à deux pas de chez eux, tout ce dont ils ont besoin pour vivre. Ainsi, dans certains quartiers de Londres, la population augmente alors que le nombre de voitures diminue.
Bien sûr, une certaine résistance au changement se fait sentir. Les décideurs savent qu’ils doivent faire œuvre de pédagogie afin de sensibiliser le public. Et, parfois, il faut imposer des mesures afin d’infléchir le comportement des citadins. Par exemple, on peut décider d’accorder de nouveaux permis d’ensembles résidentiels à la seule condition qu’aucune place de stationnement ne soit prévue pour les résidents.
Une nouvelle génération
Dans les pays développés, la proportion de voitures par habitant plafonne déjà et commence même à décliner. Pour certains penseurs, nous avons atteint le « Peak Car ». Mais c’est aussi un phénomène de génération. Les jeunes adultes sont de moins en moins nombreux à posséder une voiture. Quand on leur demande de choisir entre être privés d’auto ou de téléphone intelligent, ils n’hésitent pas à abandonner la voiture.
L’information numérique sera le carburant de la mobilité
Le partage des transports, des espaces publics, de l’information et des services sera la caractéristique des villes demain. Des villes que l’on annonce déjà intelligentes. Leur fonctionnement reposera sur la multimodalité et l’interconnectivité. Ce seront des villes marchables où les gens, sans avoir à se déplacer sur de longues distances, pourront vivre, travailler, jouer et répondre à tous leurs besoins. Des villes affranchies de la dépendance à l’automobile.
Source : The Guardian