Mobilité durable

Transport scolaire actif: un remède simple contre l’inactivité physique

Transport scolaire actif: un remède simple contre l’inactivité physique

Ressource

Marcher, pédaler ou prendre le transport en commun pour se rendre à l’école, c’est bien plus qu’aller du point A au point B. C’est un geste concret pour améliorer sa santé et la qualité de vie de toute une communauté. Réduction du stress et des maladies chroniques, meilleure concentration en classe, purification de l’air… les bienfaits de la mobilité active sont nombreux et valent le détour !

Bouger est l’une des clés pour améliorer la santé de la population, y compris celle de nos jeunes. Malheureusement, l’inactivité physique demeure fort répandue chez nos enfants, alors que 61 % d’entre eux ne respectent pas le seuil minimal recommandé de 60 minutes d'activité d'intensité moyenne à élevée par jour. Le portrait n’est guère plus reluisant chez les adultes québécois, dont près de la moitié n’atteignent pas le niveau recommandé d’activité physique, soit au moins 150 minutes d’activité d’intensité moyenne par semaine.

Or, on sait que le transport automobile favorise l’inactivité physique, ce qui rend d’autant plus préoccupante la hausse continue de la motorisation des déplacements scolaires au fil des décennies. En 1971, au pays, huit enfants sur dix se rendaient à l’école à pied ou à bicyclette. En 2008, dans le Grand Montréal, ils étaient moins de quatre sur dix à le faire.

élèves qui marchent

Quels sont les bienfaits de l’activité physique chez les jeunes?

Les bienfaits de l’activité physique chez les jeunes sont pourtant largement connus et s’étendent à presque tous les indicateurs de santé : indices d’adiposité, biomarqueurs cardiométaboliques, condition physique, santé osseuse, niveau de bien-être ou de détresse psychologique, développement des habiletés motrices, comportement prosocial, etc. Les adultes, quant à eux, peuvent compter sur l’activité physique pour diminuer les risques de développer des maladies telles que l’hypertension, l’hyperlipidémie, le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer.

Voilà pourquoi marcher pour se rendre à l’école est si bénéfique pour la santé. À elle seule, cette activité représenterait 23 % de l’objectif journalier d'activité physique recommandé chez les élèves du primaire et 36 % de celui des élèves du secondaire. Celles et ceux qui vont à l’école à pied sont ainsi moins à risque de surpoids et de développer éventuellement des maladies métaboliques et cardiovasculaires

père et fils marchent vers l'école

Quels sont les risques liés à la pollution de l’air en zone scolaire?

La pollution de l’air est une autre problématique liée au transport motorisé, dont les effets se font ressentir sur la santé humaine. Des émissions significatives de polluants, produites par les automobiles, affectent nos milieux de vie. En plus de causer ou d’aggraver l’asthme, l’exposition à ces polluants serait associée à la leucémie infantile, à l’autisme et même à des retards cognitifs chez certains enfants. 

L’exposition chronique aux polluants affecte aussi les adultes, chez qui elle peut causer des problèmes cardiovasculaires, des pathologies pulmonaires, des cancers et des décès prématurés.

On sait également que les émissions des véhicules qui roulent au ralenti, comme c’est le cas en zone scolaire, ont une incidence sur les niveaux de particules fines (PM2,5) et autres polluants relatifs dans l'air. Ainsi, dans une étude menée sur un campus scolaire, il a été observé que les moteurs des voitures roulant au ralenti faisaient augmenter de 15 % la concentration des PM2,5, un polluant particulièrement nocif.

trottibus

À vélo, à pied, en autobus… comment faire le saut vers la mobilité active?

Il est possible de renverser la vapeur et d’assainir notre environnement. Pour y arriver, il faut délaisser la voie de l’automobile et emprunter celle du transport actif. Une initiative comme Trottibus, visant à inciter les jeunes à marcher pour se rendre à l’école, augmente non seulement le niveau d’activité physique journalière des jeunes, mais contribue aussi à réduire les retards en classe, à diminuer les gestes d’intimidation entre élèves et peut même inciter les municipalités à améliorer leurs réseaux piétonniers.

Le vélo est un autre moyen de transport actif accessible aux jeunes et au personnel enseignant. Des études scientifiques ont démontré que se déplacer à vélo réduisait les risques de surpoids, de diabète et d’hypertension artérielle, tout en renforçant possiblement le système immunitaire. Qui plus est, le risque de cancer et de maladie cardiovasculaire des gens qui pédalent jusqu’au boulot est réduit de moitié et ces derniers souffrent moins du stress.

Le transport en commun n’est pas à négliger non plus. Il constitue un mode de déplacement plus actif que l’automobile, car ses usager·ères doivent marcher jusqu’à l’arrêt de train, d’autobus ou vers la station de métro. Ainsi, les personnes qui utilisent le transport en commun sont quatre fois plus susceptibles que les automobilistes de cumuler 10 000 pas par jour.

Globalement, le virage vers la marche, le vélo et le transport en commun comporte de multiples bénéfices secondaires : il augmente le sentiment de bien-être, améliore la sécurité routière aux abords des écoles et libère de l’espace urbain pour le verdissement des établissements scolaires et de leurs environs. 

parent et enfant à vélo en hiver

Comment réunir les conditions gagnantes pour le transport scolaire actif?

Pour emprunter collectivement cette voie, il faut s’assurer, en tout premier lieu, de bâtir de nouvelles écoles sur des sites desservis par le transport en commun et accessibles par des réseaux piétonniers et cyclables. L’aménagement des sites doit permettre aux élèves et au personnel scolaire un accès sécuritaire jusqu’à l’entrée de l'établissement, à l’écart des autobus scolaires et des automobiles.

Ensuite, il est primordial que les centres de services scolaires se dotent d’un plan de mobilité durable. Et bien sûr, un dialogue constructif avec les municipalités s’impose pour créer des corridors scolaires sécuritaires, continus et bien entretenus.

Par ailleurs, pour changer les habitudes, il faut fournir aux gens des outils et les aider à gagner en confiance. Certaines initiatives, comme des cours de cyclisme, des ateliers de réparation de vélos, des démonstrations d’équipement ou l’encadrement des débutant·es par des cyclistes ou piéton·nes d’expérience, peuvent y contribuer.

Enfin, la promotion des nombreux bénéfices d’un mode de transport plus actif sur la santé humaine constitue en soi un puissant plaidoyer. En effet, qui ne désire pas préserver ou améliorer sa santé ou celle de son enfant? Alors, à vos souliers, prêt·es, partez!

Pour en savoir plus

Consultez le rapport Aménagement durable des écoles pour la santé des élèves et du personnel scolaire produit par Santé Urbanité.

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