Lundi dernier, j’ai été emballée d’apprendre que les élus montréalais avaient adopté une motion visant à éliminer la vente de boissons sucrées dans les édifices municipaux de la métropole. C’est une surprise de taille, puisque la motion initiale demandait simplement à Montréal de réclamer une taxe sur les boissons sucrées au gouvernement fédéral.
Proposée par le conseiller municipal, Marvin Rotrand, cette motion a d’abord reçu l’appui de tous les élus. Mais, par la suite, les membres de l’opposition ont voulu aller plus loin pour faire en sorte que les actions de la Ville soient cohérentes avec sa requête. Résultat : le conseil municipal a pris l’engagement de retirer progressivement les boissons sucrées de ses établissements pour plutôt offrir des options santé. L’administration montréalaise a ainsi démontré une ouverture d’esprit rafraîchissante tout en faisant preuve de leadership.
Un nouveau réflexe
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a reconnu que le milieu municipal avait un rôle à jouer dans l’adoption de saines habitudes de vie. Évidemment, il ne s’agit pas d’une idée nouvelle. Par contre, il est encourageant de constater que cela commence à devenir un réflexe lors des prises de décisions au niveau municipal. Et c’est exactement ce qui s’est produit lundi soir dernier. Lorsque les problèmes de santé et d’environnement liés à la consommation de boissons sucrées ont été soulevés pour justifier la demande d’une taxe fédérale sur ces produits, les élus se sont à leur tour questionnés sur les possibilités d’intervention de la ville.
Ce type de raisonnement, qui devrait aller de soi, commence à devenir la norme. C’était loin d’être le cas il y a quelques années, alors que l’impact de l’offre alimentaire dans l’environnement sur les choix des citoyens était à peine reconnu. Il était plutôt courant d’entendre que ces choix revenaient strictement aux citoyens, et qu’ils devaient s’acquitter seuls de la responsabilité d’être en santé.
Nous subissons malheureusement les impacts néfastes de ce courant de pensée qui se traduit par une offre abondante et la disponibilité à bas coût de produits alimentaires ultra-caloriques ayant une faible valeur nutritive, comme les boissons sucrées. Situation qui se répercute sur la santé de tous les citoyens du Québec. Or, le message envoyé, l’autre jour, par l’administration Plante était clair : les choix santé devraient être plus simples à faire dans les établissements municipaux.
Un exemple à suivre
J’espère que d’autres municipalités se joindront au mouvement pour demander l’imposition d’une taxe sur les boissons sucrées. Lorsque celles-ci parlent d’une seule et même voix, elles contribuent à mieux faire passer le message. Je les invite également à profiter de l’occasion pour retirer ces bonbons liquides de leurs établissements et, à la place, mettre en valeur les fontaines d’eau et en multiplier les points d’accès. D’ailleurs, la Coalition québécoise sur la problématique du poids propose, aux municipalités qui souhaitent s’engager dans cette voie, un modèle de résolution afin de faciliter l’accès à l’eau potable gratuite dans les lieux publics.
J’invite aussi tous les Québécois et Québécoises à contacter leurs conseillers municipaux ainsi que leurs maires et mairesses pour les encourager à emboîter le pas ! Exigez à votre tour des environnements plus favorables à la saine alimentation.