Au cours des 12 derniers mois, 16,4 % de la population a été fortement dérangée par au moins une source de bruit environnemental révèle une enquête de l’Institut national de santé publique du Québec.
L’Enquête québécoise sur la santé de la population de 2014-2015 permet, pour une première fois, d’estimer la prévalence de la nuisance[1] et des troubles du sommeil associés au bruit environnemental[2] à l’échelle de la province. Dans l’ordre, les sources de bruit qui occasionnent un fort dérangement sont attribuables au voisinage, à la circulation routière, aux chantiers ou aux travaux de construction, peut-on lire dans le document : La perturbation du sommeil et le dérangement associés au bruit environnemental dans la population québécoise.
Les sources de bruit qui causent un fort dérangement varient selon la région, ainsi que leur prévalence. Par exemple, c’est dans la région de Montréal que cette prévalence est la plus élevée (21,5 %), notamment pour les résidents du centre-ville. Un résultat prévisible, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), et qui s’explique possiblement par la forte densité de population ainsi que les nombreuses infrastructures de transports.
Sommeil perturbé
Près d’un Québécois sur cinq (19,5 %) rapporte que son sommeil a « souvent » ou « à l’occasion » été perturbé par le bruit au cours des 12 derniers mois. Là encore, sans surprise, cette proportion est plus élevée dans la région de Montréal (24,8 %), ainsi que dans la Capitale-Nationale (21 %). Cette prévalence est plus élevée chez les femmes que chez les hommes, et elle diminue chez les personnes de plus de 65 ans.
Une nuisance publique
Le bruit environnemental, parce qu’il nuit à la qualité de vie d’une grande partie de la population, représente un important problème de santé publique. Et puisque la gestion du bruit fait partie des priorités de la Politique gouvernementale de prévention en santé, l’INSPQ recommande de répéter cette enquête afin de suivre l’évolution de la situation, y compris à l’échelle locale, pour que les directions de santé publique puissent guider les décideurs dans la mise en place de mesures d’atténuation.
En effet, des mesures de prévention et d’atténuation des impacts occasionnés par le bruit environnemental existent et peuvent être intégrées dans la planification et l’aménagement du territoire, lors de l’implantation de nouveaux projets industriels ou d’infrastructures routières. Et surtout, rappelle l’INSPQ, il importe, en période nocturne, de mieux protéger le sommeil de la population, car il est essentiel au maintien d’un bon état de santé.
[1]Cette nuisance peut entraîner des effets sur la santé et la qualité de vie de la population, avec des conséquences physiques ou psychosociales.
[2]Le bruit environnemental est défini comme le bruit émis par toutes sources à l’exception de celles en milieu de travail. Le bruit peut entraîner des effets néfastes sur la santé et la qualité de vie avec de multiples conséquences physiques (perturbations du sommeil, maladies cardiovasculaires), psychosociales (nuisance, acceptation sociale limitée) et économiques.