Éducation alimentaire

Jardin jeunes entrepreneurs: immersion estivale dans le monde de la production maraîchère!

Jardin jeunes entrepreneurs: immersion estivale dans le monde de la production maraîchère!

De juin à septembre, quinze jeunes sherbrookois de 10 à 15 ans ont eu la chance de vivre une véritable immersion dans le monde de la culture maraîchère et de l’entrepreneuriat. De la préparation des sols jusqu’à la vente de leurs produits, en passant par la transformation des aliments, ces entrepreneurs jardiniers en herbe ont vécu une saison bien remplie et féconde en apprentissages, sous l’accompagnement de Croquarium. Un projet dynamique et mobilisateur pour valoriser les métiers de la terre et de l’agroalimentaire.

Depuis plus de 12 ans, Croquarium est reconnu pour ses activités ludiques et pédagogiques autour du jardinage et des plaisirs de l’alimentation. Bien implanté dans les CPE et les écoles primaires, l’organisme a senti le besoin, en 2015, de rejoindre les adolescents. « C’est alors qu’est venue l’idée de faire vivre aux jeunes de 10 à 15 ans l’expérience d’être un maraîcher au Québec, raconte l’animatrice horticole Stéphanie Leclerc. À partir des semences, ils doivent se rendre jusqu’à la vente au marché. »

Mis sur pied à Waterville en Estrie, le projet Jardin jeunes entrepreneurs s’est révélé une réussite dès la première année et a remporté le coup de cœur du public Dux 2016 pour sa contribution aux saines habitudes alimentaires. Alors que Croquarium s’est installé à Sherbrooke, la 3e édition du Jardin jeunes entrepreneurs a pris racine cet été dans la capitale régionale de l’Estrie, sur le terrain du Jardin collectif des nations. 15 jeunes y ont pris part, pour leur plus grand bonheur.

« On a reçu une quarantaine de candidatures et on a sélectionné quinze jeunes qui ont fait toute la saison avec nous. Ils étaient très motivés et ils ont pris beaucoup d’initiatives. C’était beau à voir ! » - Stéphanie Leclerc

jardin pédagogique

10 m2 de découvertes et de plaisir

Chaque jardinier entrepreneur a sa parcelle de 10 mètres carrés à cultiver. Les jeunes choisissent leurs légumes, font leur propre plan de jardin et doivent l’entretenir. « On vise à ce que les jeunes développent leur autonomie, précise Stéphanie Leclerc, mais un animateur horticole est présent deux fois par semaine et on leur offre plusieurs ateliers sur l’horticulture. » La jeune Gaïa Laventure-Picard, 13 ans, qui se dit passionnée de jardinage, a particulièrement apprécié les connaissances qu’elle a acquises. « On a entre autres appris les composants du sol et comment utiliser des insecticides naturels, dit-elle. Les aspects scientifiques du jardinage m’ont vraiment intéressée. »

Fidèle à la philosophie de Croquarium basée sur le plaisir de la découverte, le projet Jardin jeunes entrepreneurs veut faire vivre aux jeunes une véritable expérience in situ de jardinier maraîcher, de la terre à l’assiette. Le but n’est toutefois pas de former des professionnels, mais bien de développer les compétences horticoles des participants, de stimuler leur désir de bien se nourrir et de les aider à grandir en même temps que leur jardin.

« C’était plus de travail que ce que j’avais imaginé, mais ça nous apprend à être persévérants. Un légume, ça ne pousse pas en une seconde et demie ! Le fait que ce soit difficile, ça nous apporte quelque chose de bien. On développe des atouts pour plus tard. » - Gaïa Laventure-Picard

marché public

Du jardin aux marchés

Alors que l’été avance et que les légumes arrivent à maturité, les jeunes entrepreneurs jardiniers reçoivent en outre une série d’ateliers sur la transformation alimentaire. C’est ainsi qu’avec les produits de son jardin, Gaïa a pu faire du vinaigre de capucines, de l’huile à la ciboulette à l’ail, des biscottes au thym, des pains et des muffins de toutes sortes et même un baume pour les lèvres à l’orange et à la lavande. « Ils apprennent tout le côté entrepreneurial, précise Stéphanie Leclerc, comment on présente nos produits, comment on les différencie et comment on valorise les produits du Québec. » Les jeunes ont même participé à des séances d’improvisation pour développer leurs compétences en relations publiques et être prêts à réagir avec les clients dans toutes les circonstances.

cuisine collective pour jeunes

Arrive enfin la tournée des marchés publics où les jeunes proposent leurs produits et récoltent le fruit de leur travail. Après toutes ces semaines de dur labeur, les sous amassés lors de la vente leur reviennent. Gaïa considère que c’est vraiment le point fort de son expérience. « En plus de recevoir de l’argent, j’ai découvert mon talent pour l’entrepreneuriat. Je ne pensais pas que j’aurais aimé vendre des produits, mais c’est quelque chose que j’ai vraiment apprécié. C’est un côté de moi que je n’avais pas soupçonné. »

« Pendant les marchés, on rencontrait d’autres entrepreneurs. J’ai été impressionnée par la diversité des marchands au Québec et tout ce qu’ils font artisanalement. » - Gaïa Laventure-Picard

jeunes entrepreneurs croquarium

La fête des récoltes

La saison se termine bien sûr par une grande fête des récoltes, au cours de laquelle les jeunes ouvrent les portes de leurs jardins à tous les parents, partenaires et amis, ainsi qu’aux 15 parrains et marraines qui en ont permis la réalisation. Il en coûte en effet seulement 30 $ aux jeunes pour vivre l’ensemble des activités de la saison grâce au soutien financier des citoyens et des entreprises de la région qui les parrainent. Si l’expérience est significative pour les jeunes, l’initiative s’avère manifestement porteuse de sens pour toute la communauté, comme en témoigne son succès. « Le contexte est de plus en plus favorable à ce type de projet, conclut Stéphanie Leclerc. Il y a vraiment un engouement pour le jardinage éducatif et un grand mouvement pour rapprocher les enfants de la terre. »

« Au début, je pensais que c’était le projet d’un seul été. Mais avec tout ce que j’ai appris, je pense à faire un jardin chez moi. C’est sûr que ça donne envie de recommencer ! » - Gaïa Laventure-Picard

Crédits photos : Croquarium, par Frédéric Gosselin

*** Cet article a été publié dans le cadre d’un partenariat avec le groupe de travail « Saine alimentation pendant l'enfance » de la Table québécoise sur la saine alimentation

Communauté

Vous avez aimé l’article?

En quelques clics, joignez notre communauté et obtenez le meilleur de 100º grâce à des ressources personnalisées.

Créer mon profil
DEVENEZ AMBASSADEUR ET FAITES BRILLER LES PROJETS DE DEMAIN