La ville de Québec vient de se doter d'un compteur vélos avec afficheur et Montréal en a maintenant 3. Mais saviez-vous que les compteurs « invisibles » sont beaucoup plus nombreux et qu’ils fournissent des données très utiles aux municipalités ?
Deux nouveaux compteurs visuels viennent de faire leur apparition au centre-ville de Montréal. La Ville de Québec en en a installé un dans le quartier Saint-Roch depuis la mi-septembre et Granby s’est dotée de cet outil cette année. Mais ils ne sont que la (petite) partie visible des nombreux compteurs installés au Québec.
Comme le souligne Vélo Québec, le comptage est un outil indispensable pour les gestionnaires de réseaux cyclables qui désirent évaluer les besoins en aménagements, justifier des investissements ou mieux connaître l’utilisation de leur réseau.
Des données essentielles pour faire avancer le transport actif
« Les acteurs politiques sont très sensibles aux chiffres », explique Jean-François Rheault, directeur général d’Eco-Compteur à Montréal, une compagnie spécialisée dans le comptage des piétons et des cyclistes en environnement urbain et naturel. Ils ont besoin de données pour faire aboutir des projets qui ne sont pas toujours populaires ».
Il n’est en effet pas toujours évident de convaincre les automobilistes que la perte d’une voie sur leur trajet va être utile à de nombreux cyclistes. « Sur l’avenue Laurier, à Montréal, les données ont révélé une augmentation de 100 % dès les deux premiers mois de l’ouverture de la piste cyclable », précise Jean-François Rheault. Il ajoute que Vancouver et Calgary sont d’autres villes où le comptage a pu démontrer que le nombre de cyclistes avait considérablement augmenté après la construction de pistes cyclables protégées.
Des compteurs pour chaque environnement
Les compteurs peuvent aussi servir à dénombrer les piétons. Actuellement, sur la quarantaine de compteurs invisibles utilisés à Montréal, une vingtaine sont installés pour mesurer les déplacements à pied.
C’est le cas dans plusieurs des rues aménagées dans le cadre du programme de rues piétonnes et partagées de Montréal, mais aussi dans les grands parcs de la ville, comme celui du parc du Cap-Saint-Jacques. « Les compteurs sont aussi utilisés pour mesurer les déplacements des piétons dans les rues où la ville prévoit une réfection ou un réaménagement. Les compteurs installés sur la rue Van Horne comptent les piétons et les cyclistes », indique Jean-François Rheault.
Ces mesures permettent notamment de déterminer la largeur des futurs trottoirs et la longueur des phases des feux de circulation. « Elles dressent aussi un portrait précis des périodes de pointe ce qui a permis, par exemple, de mieux planifier l’entretien des pistes cyclables de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal » explique Jean-François Rheault.
Les données de comptage sont utilisées par les municipalités, mais elles peuvent aussi être très utiles aux directions de santé publique et aux services de police.
Quelques chiffres
C’est à Vancouver que les compteurs sont les plus nombreux, soit 140, dont 2 avec afficheur. Selon Jean-François Rheault, il y en aurait actuellement quelques centaines au Québec, de Sherbrooke, à Gatineau en passant par Laval, Québec, la Route verte et la Véloroute des Bleuets.
L’entreprise, dont le siège social est en France, a installé près de 200 compteurs avec afficheur dans le monde et… 15 000 compteurs invisibles.
Sources : Radio-Canada, CNW