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Tout au long du mois de mai, le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) lance une campagne de sensibilisation pour encourager les Québécois·es à se mobiliser en faveur de la libération du sol. Une invitation à s’engager dans l’inspirante révolution de la déminéralisation afin de verdir les milieux de vie.
Tout au long du mois de mai, le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) lance une campagne de sensibilisation pour encourager les Québécois·es à se mobiliser en faveur de la libération du sol. Une invitation à s’engager dans l’inspirante révolution de la déminéralisation afin de verdir les milieux de vie.
La campagne Pousse après pousse, regagnons du terrain ! s’inscrit dans la démarche Sous les pavés du CEUM, qui elle-même s’inspire du mouvement de déminéralisation lancé à l’origine par l’OBNL Depave, de Portland, en Oregon. Le principe : retirer à la main du bitume dans des lieux représentatifs afin de sensibiliser la population aux méfaits de la minéralisation.
Alors qu’une communauté de pratique se développait au Canada, surtout en Ontario, sous le nom de Depave Paradise, le CEUM lui a ajouté une petite touche bien québécoise en mettant l’accent sur la participation citoyenne.
Véronique Fournier, directrice générale de l’organisme, nous explique : « La force de Sous les pavés, c’est que les utilisateurs du futur site sont invités à penser, à rêver ses aménagements. Et, bien sûr, il y a aussi l’activité en soi de déminéralisation, le fait de mettre la main à la pâte, de participer à cet événement mobilisateur, ludique, qui a valeur d’éducation afin de se libérer de l’asphalte. »
La déminéralisation 2.0
La phase I de sous les pavés, qui s’est échelonnée de 2017 à 2019, a d’abord permis de recruter des partenaires de déminéralisation parmi des organisations qui œuvrent à la lutte contre les changements climatiques. L’expertise acquise par le CEUM, au fil de ces différents projets, s’est notamment traduite par la création d’outils qui détaillent les grandes étapes de réalisation d’un projet de dépavage participatif.
Avec la Phase II, qui a commencé en 2021, le CEUM a recruté de nouveaux leaders de la déminéralisation, de même que trois municipalités dont les noms seront dévoilés sous peu. « Dès l’automne 2021, explique Véronique Fournier, nos 12 leaders ont pu suivre une formation et découvrir une communauté de pratiques. À l’heure actuelle, ils travaillent à identifier 18 sites. Ensuite, ils devront mobiliser la communauté, planifier la logistique, organiser l’événement phare de déminéralisation, puis la plantation et l’inauguration du nouveau site. »
Démontrer pour mieux mobiliser
Le caractère événementiel de ces corvées de déminéralisation va au-delà de la symbolique du geste. « Chaque fois, cela met à contribution de nombreux acteurs des communautés, enchaîne Véronique Fournier. Souvent, des commanditaires locaux sont présents, avec parfois des élus, des membres d’organisations communautaires, et bien sûr des citoyens. Tous ensemble, ils se mettent en mode solution en participant à la lutte contre les changements climatiques et l’embellissement de leur milieu de vie. »
Et déminéraliser pour verdir apporte de nombreux avantages. Le premier est de redonner vie au sol pour qu’il joue notamment son rôle d’éponge lors des orages éclairs, plutôt que d’avoir une surface étanche qui fait ruisseler l’eau vers les égouts. Ensuite, la plantation de végétaux, en particulier les arbres, permet de transformer des îlots de chaleur en îlots de fraîcheur. En plus de leur rôle de climatiseur, les arbres ont aussi la capacité de purifier l’air. Enfin tout ce verdissement est synonyme d’embellissement et contribue à la qualité de vie des citoyens.
Plus dans ma cour
Bien sûr, ce n’est pas tout le monde qui peut avoir la chance de participer à ces événements Sous les pavés. « Toutefois, fait remarquer Véronique Fournier, tous peuvent adhérer au mouvement de libération de l’asphalte. Et la campagne Pousse après pousse, regagnons du terrain ! sert justement à amplifier le mouvement, à sensibiliser le grand public aux méfaits de la minéralisation. »
Pour l’occasion, le CEUM, vient de publier quatre guides qui s’adressent aux citoyen·nes, aux organisations, aux municipalités et aux organismes communautaires. Car tous peuvent jouer un rôle pour nous libérer de l’asphalte. Par exemple, les citoyen·nes, à l’aide de gestes simples, sont en mesure de réaménager leur terrain pour en faire des îlots de verdure. À ce chapitre, un marteau-piqueur de location représente une arme de choix pour se libérer d’un bout d’asphalte inutile. Et celles et ceux qui voudraient aller encore plus loin dans cette démarche peuvent consulter la très complète boîte à outils du CEUM.
Le saviez-vous ?
Depuis 2017, et malgré le hiatus de la pandémie, le mouvement sous les pavés s’est traduit par :
- 15 démarches participatives, dans 8 régions du Québec avec 11 partenaires locaux
- 2 559 m2 d’asphalte remplacés par 609 arbres et arbustes, ainsi que 3 723 plantes vivaces
- 1 368 participations bénévoles
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