Santé et société

État de santé des Canadiens: nouveau portrait de la situation

État de santé des Canadiens: nouveau portrait de la situation

Ressource

L’Agence de la santé publique du Canada a dévoilé une analyse des tendances relatives à la santé des Canadiens du point de vue des modes de vie sains et des maladies chroniques.

Dans ce document fort attendu, les professionnels qui œuvrent dans le domaine de la santé publique vont trouver une foule de renseignements indispensables à l'exercice de leurs fonctions.

Faits saillants

  • L’espérance de vie des Canadiens continue de croître et atteint maintenant 83 ans.
  • Les décès prématurés causés par les principales maladies chroniques sont en diminution.
  • La proportion de fumeurs quotidiens ou occasionnels a considérablement diminué.

Mais…

  • Les Canadiens sont toujours trop nombreux à être physiquement inactifs.
  • Trop peu de Canadiens consomment au moins 5 portions de fruits et de légumes par jour.
  • La prévalence du diabète de type II est en forte hausse.

Espérance de vie

Les Canadiens vivent plus longtemps que jamais. En outre, l’espérance de vie des hommes (80,8 ans) tend à rejoindre celle des femmes (85,2 ans). À l’heure actuelle, près d’un Canadien sur six (5,8 millions) est âgé de 65 ans et plus, un groupe d’âge qui croît 4 fois plus vite que le reste de la population. Ceci est en bonne partie attribuable à la diminution de la mortalité liée particulièrement aux maladies cardiovasculaires, aux maladies chroniques respiratoires et à certains cancers.

Toutefois, malgré certains progrès, les maladies chroniques majeures (maladies cardiovasculaires, cancer, maladies respiratoires chroniques et diabète) demeurent responsables de 65 % de l’ensemble des décès au Canada. En outre, elles sont associées à d’importants coûts d’hospitalisation ainsi qu’à de grandes pertes de productivité liée aux incapacités. Or, ces maladies chroniques peuvent en grande partie être évitées par la modification des facteurs à risque.

Comportements à risque

Au Canada, 4 adultes sur 5 présentent au moins un facteur de risque modifiable. Le tiers des individus en présentent au moins 2 et plus de 11 % sont à 3. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) il existe 4 facteurs de risque modifiables : tabagisme, inactivité physique, mauvaise alimentation et consommation abusive d’alcool. L’OMS a par ailleurs identifié 2 conditions à risque : l’obésité et l’hypertension.

  • Tabagisme : Depuis 2001, on observe une diminution significative de la proportion de fumeurs quotidiens ou occasionnels qui de 25,1 % en 2001 est passée à 17,8 % en 2014. Les hommes (21,1 %) fument significativement plus que les femmes (14,8 %).
  • Inactivité physique : 77,8 %, ou 20,1 millions des adultes canadiens de 18 ans et plus, ainsi que 90,7 % des enfants et des jeunes de 5 à 17 ans ne respectent pas les Directives canadiennes en matière d’activité physique (2012-2013), une situation comparable aux années précédentes.
  • Sédentarité chez les jeunes : Ce problème de santé publique relativement nouveau, dont l’Agence a décidé de tenir compte, se caractérise par de longues périodes passées en position assise, par exemple à regarder la télévision, à jouer à des jeux vidéo passifs et à utiliser un ordinateur (8,5 heures par jour). Ce comportement est associé à des risques pour la santé, notamment l’obésité et le déclin de la condition physique. En 2012-2013, 51,8 % des enfants et des jeunes âgés de 5 à 17 ans ne respectaient pas les Directives canadiennes en matière de comportements sédentaires. Cette tendance est stable depuis 2007.
  • Mauvaise alimentation : 60,3 %, ou 17,1 millions des Canadiens de 12 ans et plus consomment moins de 5 portions de fruits et de légumes par jour (2014). Là encore, la tendance est demeurée inchangée depuis 2001.
  • Consommation nocive d’alcool : 15,7 % des Canadiens de 15 ans et plus dépasse les limites recommandées (2013). De plus 17,9 %, ou plus de 5,2 millions de Canadiens âgés de 12 ans et plus déclarent avoir consommé de l’alcool de façon excessive en une même occasion, au moins une fois par mois au cours de l’année précédente (2014). C’est une tendance à la hausse par rapport à 2001 alors que cette proportion se chiffrait à 14,9 %.

Conditions à risque

  • Obésité : Un adulte sur quatre (26,4 %), un jeune sur six âgé de 12 à 17 ans (16,5 %) et un enfant sur onze âgé de 5 à 11 ans (8,8 %) sont obèses (2012-2013). À cet égard, si les taux d’obésité ont grimpé en flèche dans les dernières décennies — en 1978-1979 adultes 13,8 % et enfants 6,3 % — ils semblent s’être stabilisés depuis 2007 pour les adultes et depuis 2009 pour les enfants et les jeunes.
  • Hypertension : 6,9 millions (24,9 %) de Canadiens de 20 ans et plus ont reçu un diagnostic d’hypertension (2011-2012). C’est une hausse comparée à 2001.

Mortalité prématurée

En dépit de ces comportements et conditions à risque toujours problématiques, on observe une diminution importante de la mortalité prématurée causée par les quatre principales maladies non transmissibles (maladies cardiovasculaires, le cancer, les maladies respiratoires chroniques et le diabète), soit une chute de 14,3 % (2000) à 10,7 % (2012). Autrement dit, si les taux de mortalité actuels se maintiennent, on s’attend à ce que 10,7 % des Canadiens âgés de 30 ans meurent d’une de ces 4 maladies avant leur 70e anniversaire.

Espérance de vie ajustée en fonction de la santé

Aujourd’hui, un enfant qui naît pourrait espérer atteindre l’âge de 83 ans (85,2 s’il est une femme et 80,8 un homme). Par contre, ce même enfant pourra espérer vivre en pleine santé seulement jusqu’à l’âge de 72,6 ans (73,7 s’il est une femme et 71,4 un homme. Depuis la dernière décennie, l’espérance de vie (EV) a augmenté de 2,8 mois par année tandis que l’espérance de vie ajustée en fonction de la santé (EVAS), elle, s’est accrue de 2 mois par année.

L’Agence de la santé publique du Canada se réjouit, bien sûr, de cette augmentation des EV et EVAS, bien que cette dernière ne suive pas la même cadence. Elle le souligne ainsi : « Même si les Canadiens vivent plus longtemps, il est important qu’ils puissent le faire en bonne santé. » Par contre, l’Agence se montre très préoccupée par les taux élevés d’inactivité physique et de comportements sédentaires, ainsi que par les taux d’obésité, particulièrement chez les enfants et les jeunes Canadiens. Elle s’alarme tout particulièrement de la prévalence en forte hausse du diabète, notamment le diabète de type 2 qui commence à faire son apparition chez les jeunes Canadiens.

Il est crucial, recommande l’Agence, de s’attaquer aux taux d’embonpoint et d’obésité actuels au Canada, en particulier chez les enfants, les jeunes et les jeunes Canadiens. Et donc de mener des interventions auprès des individus (saines habitudes de vie), des communautés (environnement bâti) et de la population (politique de santé) de manière à ce que les Canadiens deviennent plus actifs physiquement et qu’ils adoptent de saines habitudes alimentaires.

Références bibliographiques

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