Saine alimentation

Le lourd fardeau économique de la consommation de sucre au Canada

Le lourd fardeau économique de la consommation de sucre au Canada

Ressource

Si les Canadiens limitaient leur consommation de sucres libres sous le seuil quotidien de 10 % de l’apport énergétique total, nous aurions collectivement épargné, en 2019, environ 2,5 milliards de dollars en coûts directs de soins de santé et en coûts indirects pour la société, estiment des chercheurs de l’Université de l’Alberta.

Cette étude, qui vient d’être publiée dans la Revue canadienne de santé publique, a par ailleurs permis de calculer que si la consommation de sucres ajoutés représentait moins de 5 % de notre apport énergétique total, comme l’Organisation mondiale de la santé le souhaiterait « idéalement », les économies se chiffreraient à environ 5 milliards de dollars par année. Notons que cette étude est la première à estimer le fardeau économique de la consommation excessive de sucre provenant de tous les aliments et boissons dans le régime alimentaire canadien.

Des maladies évitables

De nombreux acteurs de la santé publique ne cessent de marteler le même message : la saine alimentation, l’activité physique, la consommation responsable d’alcool et l’abstinence du tabac permettent entre autres de réduire les risques de nombreuses maladies chroniques. De fait, ce mode de vie peut prévenir jusqu’à 80 % des cas de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires ainsi que 40 % des cancers. Or, en ce qui concerne l’alimentation, plus de trois Canadiens sur quatre ne consomment pas suffisamment de légumes et de fruits et près de deux sur trois consomment plus de sucres libres que les seuils recommandés.

L’omniprésence des sucres libres

Ce seuil de 10 % de l’apport énergétique total pour un régime alimentaire moyen de 2 000 calories par jour correspond à environ 48 g de sucres libres par jour. Or, au Canada, les femmes consomment en moyenne 59,9 g de sucres libres et 1 510 kilocalories par jour, tandis que les hommes, eux, consomment 75,3 g de sucres libres et 2 004 kilocalories par jour.

Serait-ce que les Canadiens ont la dent sucrée ? Ou bien est-ce parce que les sucres ajoutés se cachent partout ? Sans présumer des préférences de nos concitoyens, le fait est que les sucres ajoutés sont omniprésents dans les aliments transformés. D’ailleurs, il existe des dizaines de noms pour désigner les sucres et leurs dérivés, ce qui permet de les disperser dans les étiquetages nutritionnels pour les rendre moins apparents.

Taxer les boissons sucrées ?

Bien sûr, le premier coupable qui vient à l’esprit, c’est la fameuse canette de boisson sucrée. En effet, la consommation d’une seule d’entre elles représente en moyenne 85 % de notre budget quotidien en apport énergétique total. Si on ajoute un chausson à ça, on vient évidemment de dépasser le seuil recommandé. Or, les chercheurs de l’Université de l’Alberta rappellent que de tous les sucres libres que les Canadiens consomment dans leur alimentation, seulement 17,5 % proviennent des boissons sucrées.

Conclusion : la taxation des seules boissons sucrées, bien que louable, n’est pas une mesure suffisante. Pour les chercheurs, étant donné l’ampleur du fardeau de santé publique et économique attribuable à une consommation excessive de sucres libres, il devient impérieux de taxer un ensemble plus large de produits alimentaires. Et, à l’aide des sommes recueillies, d’adopter un bouquet d’approches complémentaires pour, par exemple, subventionner les aliments frais, lutter contre les déserts alimentaires, et sensibiliser la population à ce qui se cache dans son alimentation…

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