Alimentation institutionnelle

Écollation : recette gagnante pour manger plus de fruits et de légumes à l’école

Écollation : recette gagnante pour manger plus de fruits et de légumes à l’école

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Manger des fruits et légumes en abondance, c’est ce que recommande le Guide alimentaire canadien depuis des années. Ces aliments sont de véritables trésors nutritionnels, et pourtant, ils sont encore trop souvent absents des collations distribuées par le milieu scolaire aux enfants. Afin de renverser la tendance, l'Association québécoise de la garde scolaire (AQGS) a reçu la mission d’accompagner les établissements préscolaires, primaires et secondaires qui souhaitent offrir des collations de fruits et de légumes frais dans leur milieu. C’est ainsi qu’est né le projet Écollation.

« Les enfants ne consomment pas assez de fruits et de légumes. C’est important de venir compléter leur alimentation avec des denrées fraîches et nutritives pour favoriser une santé globale optimale, la concentration et la réussite éducative », explique Lucie Laurin, diététiste-nutritionniste et agente de développement d’Écollation à l’AQGS.

D’abord sous la forme d’un projet pilote, mené entre 2017 et 2023, Écollation a permis à 24 écoles de milieux défavorisés d’offrir quotidiennement des fruits et des légumes frais à environ 7000 élèves des niveaux primaire et secondaire.

« Le projet pilote a également permis de documenter les barrières perçues par l’équipe-école. Nous avons ensuite pu trouver des solutions à celles-ci en proposant des outils, des méthodes et un soutien qui répondent aux différents besoins des établissements scolaires », poursuit Lucie Laurin.

Le succès du projet pilote fut tel que l'Association pour la garde scolaire a reçu le mandat. dans le cadre du plan d’action de la Politique gouvernementale de prévention en santé, d’étendre l’initiative à un plus grand nombre d’écoles. Car, en plus des bienfaits nutritionnels fournis par la collation, plusieurs autres avantages ont pu être documentés. Ainsi, le projet a contribué à :

  • Développer le goût des élèves
  • Diminuer l’appréhension face aux nouveaux aliments
  • Améliorer la concentration en classe
  • Accroître le sentiment d’appartenance envers l’école
  • Développer la dextérité chez les enfants d’âge préscolaire
  • Réduire les déchets liés aux emballages alimentaires
  • Soutenir l’achat local (en saison)

De plus, 90 % des parents d’élèves sondés estiment que le projet a eu un impact positif ou très positif sur la consommation de fruits et de légumes de leur enfant.

Vous travaillez dans une école et souhaiteriez, à votre tour, offrir aux jeunes de votre milieu des collations fraîches, savoureuses et vivifiantes ? Voici un aperçu de la marche à suivre.

fillette mange melon

Fruits et légumes frais en milieu scolaire : comment ça fonctionne?

La démarche proposée par Écollation repose sur quelques principes de fonctionnement simples et éprouvés :

  • La collation est offerte à tous les élèves de l’école. Cette approche permet d’améliorer l’accès à des aliments sains, sans stigmatiser les jeunes issus de familles défavorisées, tout en contribuant à diminuer les inégalités sociales et le fardeau financier des familles.
  • Toutes les denrées sont achetées en vrac. Les denrées sont alors distribuées dans des bacs en plastique réutilisables, ce qui réduit les déchets à la source et facilite la préparation des collations.
  • L’école est libre de choisir le modèle d’opération qui lui convient, en fonction des ressources humaines, matérielles et financières dont elle dispose. Le guide de mise en œuvre Écollation aide d’ailleurs les écoles à choisir le modèle le mieux adapté à leur réalité et à trouver des sources de financement.
  • Le coût quotidien estimé de la distribution d’une collation de fruits ou de légumes frais est d’environ 0,50 $ par élève lorsque le projet est opéré à l’interne et d’environ 0,80 $ par élève lorsqu’il est opéré à l’externe. (Les écoles peuvent notamment recourir à la mesure 15012, remis pour l’aide alimentaire, pour financer ces coûts).
  • Le succès du projet repose aussi sur l’éducation alimentaire positive. Les ressources proposées par le référent ÉducaMiam et dans l’atelier sur le développement du goût  sur le site d'Écollation sont un bon point de départ pour apprendre aux enfants (et aux adultes qui les accompagnent!) les bases d’une saine alimentation.

Différents modèles d’opération

Afin d’implanter un tel projet, trois modèles d’opération sont possibles, selon les particularités de chaque milieu :

  • Le modèle d’opération interne : Des membres de l’équipe-école ou encore un parent, rémunéré pour accomplir cette tâche, s’occupent de toutes les étapes du projet, à même l’école. Les élèves peuvent aussi mettre la main à la pâte!
  • Le modèle d’opération externe : Un partenaire (traiteur, organisme à but non lucratif) se charge des commandes, de la préparation des aliments et de la livraison. L’école n’a qu’à s’occuper de la distribution aux élèves.
  • Le modèle hybride : Certaines tâches sont effectuées à l’interne et d’autres, par un partenaire externe. Par exemple, la planification et la gestion des commandes peuvent relever de l’interne, alors que la préparation des aliments sera confiée à l’externe.

Quant à la distribution de la collation aux élèves, certaines bonnes pratiques sont désormais reconnues. « Au primaire, la distribution de la collation directement dans la classe est facile et bénéfique. En voyant leurs pairs manger le fruit ou le légume, un effet d’entraînement se produit et ça aide les enfants à apprivoiser les nouveaux aliments. En plus, les élèves peuvent développer leur autonomie en allant chercher le bac de collation de la classe à tour de rôle ou en aidant à la distribution », explique Lucie Laurin.

De plus, on évite normalement de donner la collation au service de garde, puisque ce ne sont pas tous les élèves qui le fréquentent et que la proportion d’enfants issus de familles défavorisées y est moindre.

« Au secondaire, précise-t-elle, la distribution se fait plutôt par un membre de l’équipe-école, près de la cafétéria, durant la pause. Ce qui est intéressant, c’est que ce moment favorise les échanges entre les étudiants et le personnel. On estime que 75 % des jeunes vont se chercher une collation. »

carton avec mots d'élèves remerciant Écollation
Écollation

Offrir des collations de fruits et de légumes : plus simple qu’on le croit

Selon Lucie Laurin, implanter un projet comme Écollation peut sembler plus complexe que ce ne l’est en réalité, puisque la plupart des barrières peuvent être levées. « Les fruits et légumes sont des aliments qui se gèrent bien. Ils demandent peu d’espace d’entreposage, se conservent facilement et ne sont pas à risque de contamination lorsque bien lavés. »

Pour accroître le taux d’adhésion au projet et diminuer les réticences de l’équipe-école, elle suggère aux établissements d’enseignement de commencer graduellement la distribution des collations. Par exemple, celle-ci pourrait se faire trois fois par semaine au départ, pour atteindre progressivement une distribution quotidienne. D’autres astuces visant à améliorer la mobilisation sont à découvrir dans le guide de mise en œuvre Écollation.

« Assez rapidement, conclut-elle, vous verrez les élèves attendre leur collation avec enthousiasme et tirer une forme de fierté du fait que leur école a fait ce choix pour favoriser leur santé et leur réussite scolaire. »

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