Vous travaillez dans une organisation qui offre des services aux citoyens et aux familles ? Il vous tient à cœur de les encourager à maintenir de saines habitudes de vie malgré la crise qui sévit et les contraintes du confinement ? Notre collaboratrice Corinne Voyer vous propose ici une série d’astuces et de ressources pour inciter toutes et tous à manger sainement et demeurer actif malgré tout.
Cela fait plus d’un mois que le Québec est sur pause et que la grande majorité d’entre nous ont vu leur routine quotidienne chamboulée. Plus que jamais, maintenir de saines habitudes de vie représente un défi de tous les jours. C’était d’ailleurs le sujet de mon précédent blogue, Conserver de saines habitudes de vie durant le confinement : un défi pour plusieurs Québécois, dans lequel je présentais les résultats d’un sondage[i], réalisé avec l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ)[ii].
Cette enquête portait sur l’évolution de certains comportements qui touchent à la santé depuis l’annonce des premières mesures de confinement. On apprenait que, pour de nombreux Québécois, maintenir de saines habitudes de vie dans le contexte actuel est difficile. Et que près de la moitié (44 %) a diminué sa pratique d’activité physique tandis que le quart (25 %) rapporte une alimentation globalement de moins bonne qualité qu’avant.
Toutefois, ce que les données de ce sondage nous indiquent également, c’est que, malgré tout, certains Québécois ont maintenu et parfois même amélioré leurs habitudes de vie. Sur le plan de l’activité physique, 22 % des Québécois ont affirmé avoir augmenté leur pratique au cours des deux premières semaines suivant le début du confinement. Et ce sont 21 % des Québécois qui disent avoir augmenté la qualité globale de leur alimentation durant cette même période. Nous pourrions nous amuser à formuler différentes hypothèses pour expliquer ces hausses : l’arrivée du beau temps, moins de stress, moins de temps dédiés aux déplacements, un horaire de travail allégé…
Et si nous changions de perspective à l’égard de la situation actuelle et profitions du confinement pour améliorer notre sort ? Afin d’aider les Québécois à demeurer actifs et à bien manger, la Coalition Poids a regroupé différentes astuces et ressources sur son site Web. Sous forme de boîtes à idées évolutives, vous constaterez qu’un bon nombre d’organismes ont ajusté leurs contenus et leurs actions pour répondre à la situation et offrir à la population les moyens de rester en santé.
Astuces pour manger sainement en confinement
Quand la faim survient, on est souvent tenté par la facilité. Mais des trucs simples existent pour que notre environnement demeure favorable à une saine alimentation. Par exemple, gardez les aliments sains à portée de main et bien en vue en les laissant sur la table ou sur le comptoir. Ou encore, placez des crudités prêtes-à-manger sur une rangée centrale du frigo. En contrepartie, si vous avez fait des réserves d’aliments d’exception (ex. : boissons sucrées, croustilles, bonbons), gardez en seulement une quantité minimale dans vos armoires et placez le reste dans des lieux moins accessibles. De plus, conservez les boissons sucrées à la température ambiante; ça va les rendre beaucoup moins désirables au moment de ressentir une petite soif. Il sera alors d’autant plus facile d’opter, à la place, pour la boisson la plus saine qui soit : l’eau !
Pour diminuer les sorties à l’épicerie et réduire le gaspillage alimentaire, rien de mieux que faire régulièrement l’inventaire du frigo et du garde-manger, de panifier ses repas de la semaine et de préparer sa liste d’achat. Si pour certains cela peut sembler une perte de temps, détrompez-vous ! Cet exercice est plutôt un gagne-temps dont on profite chaque autre jour de la semaine. En plus, avec un menu sous la main, il est plus facile d’impliquer les autres membres de la famille, à la fois dans le choix et dans la préparation. Les Ateliers cinq épices ont d’ailleurs développé une série de fiches pour cuisiner avec vos enfants. Avec la pratique, ils deviendront capables de vous décharger de certaines tâches de préparation culinaire. En plus, cuisiner leur permet de pratiquer plusieurs matières scolaires comme la lecture, les fractions, la chimie, etc. Privés d’école, c’est un outil utile pour garder le cerveau des enfants bien allumé.
Lors de vos achats, optez le plus souvent pour des produits québécois peu ou pas transformés comme les fruits et légumes frais ou surgelés, le poisson, le lait ou le yogourt nature. En plus de faire des choix sains, vous encouragerez l’économie locale ! Manger des aliments de chez nous permet de poser un geste solidaire. Mais ne vous laissez pas berner par un logo ou un slogan : même si elles sont « préparées au Québec », les boissons sucrées ou énergisantes demeurent des produits à éviter ! Si vous achetez des aliments transformés, évitez ceux qui contiennent, par portion, plus de 15 % de la valeur quotidienne en sucre, en sel ou en gras saturés.
Et puisque la saison chaude est à nos portes, ce qui signifie qu’une plus grande disponibilité de fruits et légumes d’ici facilitera davantage l’achat local. Alors, pourquoi ne pas en profiter pour vous initier au jardinage ? C’est une activité qui vous permet de relaxer, de faire découvrir les aliments aux enfants en plus de procurer un sentiment de fierté ! Équiterre et Croquarium vous proposent différents contenus et trucs pour partir votre potager.
Demeurer physiquement actif, même coincé entre quatre murs
Comme les occasions de bouger sont réduites, il est temps de ressortir tout le matériel d’activité physique rangé depuis trop longtemps dans les armoires et de le laisser traîner à la vue de tous dans une pièce. La vue de vos ballons, cordes à sauter, tapis de yoga, poids et élastiques vous donnera probablement le goût de les utiliser davantage. Vous n’avez pas de matériel d’activité physique ? Aucun souci. Plusieurs organismes et professionnels offrent des cours gratuits en ligne comme Cardio Plein Air, partenaires du Défi Santé, et les YMCA. Si votre santé vous permet de les entreprendre, pourquoi ne pas tenter de découvrir de nouvelles activités et trouver une formule qui s’intégrera facilement dans votre quotidien ?
À cet effet, la boîte à idées d’activités physiques de la Coalition Poids vous propose différents sites à explorer pour les petits comme pour les grands et les sages. L’important est de tenter d’être actif à tous les jours et de diversifier ses activités (exercices cardiovasculaires, de musculation, d’étirement), et surtout d’y prendre plaisir. Pour atteindre le 30 minutes d’activité physique quotidienne recommandée, vous pouvez faire plusieurs petites pauses actives, de 5, 10 ou 15 minutes réparties dans la journée.
Le beau temps s’installe tranquillement, profitez-en pour vous aérer l’esprit, à pied ou à vélo. Il est possible de le faire en conservant une distance d’au moins 2 mètres. Certaines villes, comme Montréal, revoient présentement leur planification urbaine pour permettre des déplacements sécuritaires et réduire les risques de contamination. Être dehors, c’est aussi une belle façon de couper avec votre temps d’écran. D’ailleurs, si celui-ci est devenu trop présent dans votre quotidien, la campagne PAUSE, de Capsana, vous offre plusieurs outils et trucs pour vous aider à réduire vos heures d’écran et ainsi trouver un meilleur équilibre. Fermer les écrans une heure avant d’aller au lit, favorise un meilleur sommeil. Éviter les écrans en mangeant permet d’être plus attentif aux signaux de satiété et de savourer pleinement ses aliments avec les yeux, le nez et la bouche et d’en retirer davantage de plaisir. Et cela est vrai autant pour la soupe ou la salade que pour les friandises.
En sommes, au-delà de la crise actuelle, il semble clair et essentiel de revoir nos façons de faire pour qu’il soit plus facile de nous alimenter sainement et d’être physiquement actif au quotidien, et ce, pour toutes les tranches d’âge et de conditions sociales de la population. Que ce soit en période de pandémie ou non, nous avons tous intérêt à prendre soin de soi et des nôtres !
i Sondage web réalisé par Léger, pour le compte de l’Association pour la santé publique du Québec, auprès d’un échantillon représentatif de 1001 répondants du Québec, âgés de plus de 18 ans (du 27 au 29 mars 2020).
ii L’ASPQ, regroupe citoyens et partenaires pour faire de la santé durable par la prévention, une priorité. Depuis 2008, elle chapeaute la Coalition québécoise sur la problématique du poids.