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La popularité croissante du vapotage chez les jeunes, en raison des inquiétudes qu’elle suscite, s’est accompagnée d’une grande variété de stratégies en matière de prévention au cours des récentes années. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) vient de publier un état des connaissances sur le sujet pour éclairer aussi bien les intervenants sur le terrain que les décideurs politiques.
Mise contexte
De 2013 à 2019, la prévalence de l’usage de la cigarette électronique chez les jeunes a quintuplé, passant de 4 % à 21 %. Durant cette même période, la consommation de « cigarettes de tabac » a fléchi chez cette même clientèle, passant de 6 % à 4 %. Ce qui en soi est une bonne nouvelle.
Toutefois, l’INSPQ souligne que si la cigarette électronique peut aider les adultes fumeurs à abandonner le tabagisme, elle présente certains risques, en particulier chez les jeunes non-fumeurs. La nicotine, que l’on retrouve souvent dans les produits du vapotage, est notamment soupçonnée de nuire au développement du cerveau de l’adolescent, de perturber l’attention, l’apprentissage et de conduire à la dépendance.
Or, beaucoup de dispositifs actuellement sur le marché, notamment ceux de « 4e génération », fonctionnent à l’aide de capsules qui peuvent contenir l’équivalent en nicotine de 40 cigarettes ! Ce qui fait craindre un « effet passerelle » susceptible de conduire les jeunes à vouloir essayer de véritables « cigarettes de tabac ». Et à grossir les rangs d’une nouvelle génération de fumeurs.
Interventions préventives en classe
On sait que les produits du vapotage attirent les jeunes en raison, notamment, de leurs arômes, ce qu’ils associent entre autres à une certaine innocuité. Des activités menées en classe, par exemple par des pairs, peuvent conduire les élèves à remettre en cause ces perceptions et servir à leur transmettre des informations plus conformes à la réalité.
Aux États-Unis, le programme scolaire CATCH My Breath, d’ailleurs disponible au Canada, s’inspire de stratégies déjà utilisées dans le cadre de la prévention du tabagisme. Il permet d’aborder les effets à court terme du vapotage sur la santé, de discuter des politiques scolaires sans fumée, de décortiquer l’influence des pairs et de la publicité… Bref, de conscientiser les jeunes pour qu’ils cessent de banaliser l’habitude du vapotage.
Les politiques scolaires sans fumée
L’adoption d’une politique scolaire sans fumée, qui inclut bien sûr le vapotage, peut aussi s’avérer bénéfique. C’est d’autant plus le cas si le vapotage est considéré comme un problème par la direction de l’école. Car cette prévalence peut beaucoup varier d’une région à l’autre et d’une école à l’autre. Par exemple, selon les données de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire de 2016-2017, 5 % des élèves de la région de Montréal vapotait contre 18 % dans plusieurs autres régions du Québec.
Cela dit, pour qu’une telle politique soit efficace, rappelle l’INSPQ, elle doit être écrite noir sur blanc, s’accompagner d’une stratégie de diffusion et de communication, et surtout être appliquée dans les lieux où elle prévaut.
En dehors de l’école
L’utilisation d’outils numériques peut se montrer d’une certaine utilité en matière de prévention du vapotage. Par exemple l’envoi programmé de messages textes informatifs. Ou encore l’utilisation d’un jeu vidéo comme smokeSCREEN, qui est conçu pour accroître les connaissances sur les produits du tabac et du vapotage en plus d’aider les jeunes à développer leur capacité à refuser leur utilisation. Mais pour être efficaces, ces stratégies doivent demeurer à l’affût des nouvelles tendances qui évoluent très rapidement chez les jeunes.
Les politiques publiques
Tout comme pour le tabac, l’encadrement strict de la mise en marché et de la promotion des produits du vapotage est susceptible de réduire l’intérêt des jeunes pour la cigarette électronique. Outre l’interdiction de la vente aux mineurs, la réglementation des saveurs et de la teneur en nicotine des cigarettes électroniques devrait compter parmi les mesures préventives de choix. Elles ont certainement le potentiel d’être plus efficaces que les mises en garde habituelles…
Source : La prévention du vapotage chez les jeunes : un état des connaissances
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