Saine alimentation

NutriQuébec invite les Québécois à documenter leurs habitudes alimentaires

NutriQuébec invite les Québécois à documenter leurs habitudes alimentaires

Quelles sont les habitudes alimentaires des Québécois ? Pour le savoir, NutriQuébec a mis en branle le plus vaste projet sur la nutrition et la santé jamais réalisé dans la province. Et son succès va reposer sur la participation de plusieurs milliers de personnes. L’invitation est lancée !

Le projet est non seulement ambitieux, mais il est inédit. Au cours des prochaines années, NutriQuébec entend recruter 20 000 adultes pour qu’ils remplissent des questionnaires en ligne sur leur alimentation, leurs habitudes de vie et leur santé. « Pour le résumer, explique Benoît Lamarche, directeur scientifique du projet, nous allons prendre des portraits de l’évolution des habitudes alimentaires au Québec. Nous pourrons ainsi répondre, dans un premier temps, à un besoin du gouvernement du Québec : mesurer les impacts des mesures mises en œuvre dans le cadre de la Politique gouvernementale de prévention en santé (PGPS). »

« La prévention a toujours été le parent pauvre du milieu de la santé. Nous avons un système qui s’occupe beaucoup des problèmes de santé, donc de la maladie, et qui se soucie trop peu de la prévention. Mais, tranquillement pas vite, les manières de voir évoluent. La PGPS en représente un bon exemple. C’est bon signe, car c’est tellement payant pour une société d’investir dans la prévention ! » - Benoît Lamarche

Ce qui distingue le projet NutriQuébec des autres enquêtes jusqu’ici réalisées, outre son ampleur, c’est son mode de fonctionnement. « Ce n’est pas un recrutement classique qui consiste à solliciter la participation des gens par téléphone, précise Benoît Lamarche. On fonctionne par le bouche-à-oreille, par le truchement des médias, par des porte-paroles… Et pour être représentatifs de l’ensemble de la population, nous tentons par tous les moyens de rejoindre les régions, pas juste Québec et Montréal. Nous avons plusieurs partenaires qui distribuent à leurs membres de l’information sur le projet. »

Une pierre deux coups

En plus d’outiller la PGPS, NutriQuébec va aussi permettre de combler une importante lacune dans la recherche en produisant des données détaillées, pour le Québec, qui n’existent pas encore ! « En matière de recommandations nutritionnelles, nous, les chercheurs, on ne peut pas se baser sur des données vraiment représentatives. Même à l’échelle du Canada ! Nous avons seulement des enquêtes ponctuelles, une en 2004, l’autre en 2015, et un petit échantillon pour le Québec de 2000 ou 3000 personnes. Nous avons donc accès à très peu d’informations sur notre propre population. À la place, on doit utiliser des études qui nous viennent d’Europe, des États-Unis, de l’Australie. Or, nous avons besoin de données d’ici sur les liens entre la santé et l’alimentation, parce que nous vivons dans un contexte qui nous est propre. »

« Je vous donne un exemple. On vient d’enregistrer, cette année, une légère diminution de la consommation de viande chez les Québécois. Mais de quels Québécois parle-t-on au juste ? Est-ce simplement parce qu’un certain pourcentage de la population s’est tout à coup converti au végétarisme ? La beauté de NutriQuébec, c’est que l’on va pouvoir enfin, grâce aux données recueillies, répondre à ces questions : est-ce l’ensemble de la population qui bouge ou c’est simplement attribuable à l’impact notable d’un petit groupe ? Nous aurons toutes les données à notre disposition pour détailler une problématique, identifier les sous-groupes qui devraient être ciblés et déterminer les meilleures stratégies d’intervention. »

Un projet emballant

Pour un chercheur comme Benoît Lamarche, NutriQuébec c’est le projet d’une vie. Mais il est aussi frappé par la réponse enthousiaste de la première cohorte de participants. « Bien sûr, explique-t-il, nous avons recruté, au départ, des gens qui sont déjà intéressés par les enjeux liés à l’alimentation, donc très motivés. Et ce sera un de nos grands défis, pour assurer une bonne représentativité, d’utiliser d’autres canaux pour rejoindre des groupes de population qui sont moins préoccupés par ces questions. Or, au-delà de l’intérêt, pour les participants, de mieux connaître leur situation, on s’aperçoit qu’ils veulent véritablement contribuer à un projet social. Ils se disent fiers de participer à cette étude d’envergure pour, éventuellement, contribuer à un Québec en meilleure santé ! »

En bref

NutriQuébec est une étude prospective sur le Web dont l’objectif principal est de quantifier l’impact du plan d’action de la Politique gouvernementale de prévention en santé (PGPS) sur les habitudes alimentaires et autres habitudes de vie de la population québécoise au fil des ans. Réalisé en partenariat avec le gouvernement du Québec, son objectif est de recruter, au cours des trois prochaines années, 20 000 adultes vivant sur le territoire québécois via une vaste campagne multimédia visant à rejoindre différents segments de la population, dont les sous-groupes à faible statut socioéconomique. Chaque année, les participants seront invités à remplir neuf questionnaires de base sur une plateforme Web.

En plus de fournir des données essentielles relatives à l’évolution des habitudes alimentaires et d’autres habitudes de vie suivant le lancement d’actions issues de la PGPS au Québec, NutriQuébec deviendra également une plateforme de données unique qui permettra d’examiner les déterminants d’une saine alimentation au sein de la population québécoise et son impact sur la santé à long terme.

C’est pour toutes ces raisons que les Québécois sont invités à participer en grand nombre au projet, en échange de quoi ils recevront un bilan alimentaire gratuit.

Pour en savoir plus : résumé du protocole de recherche de NutriQuébec

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