L’organisme Vivre en Ville vient de publier, sous forme de fiches thématiques s’adressant aux différents acteurs de l’alimentation locale, une synthèse des informations liées à la conservation et la distribution des aliments de proximité.
C’est la période des récoltes qui commence. Pour plusieurs, ce sera l’occasion de goûter aux fruits de leurs efforts. Toutefois, le travail ne fait que commencer. « En effet, c’est bien beau de produire, explique Vincent Galarneau, coordonnateur - systèmes alimentaires de proximité, à Vivre en Ville, mais on risque de se retrouver avec des surplus qu’il faut savoir gérer. Ce serait le comble si les projets d’agriculture urbaine conduisaient à du gaspillage alimentaire ! Alors, il y a bien des choses que l’on doit faire ou apprendre à faire après la récolte. »
« L’alimentation de proximité réfère à l’approvisionnement régulier en aliments accessibles à distance de marche du lieu de résidence, produits à l’intérieur du bassin alimentaire régional (proximité géographique) et distribués au sein de circuits courts ou moyens impliquant un minimum d’intermédiaires (proximité relationnelle). Cela passe notamment par la relocalisation des activités et infrastructures alimentaires à proximité des milieux de vie. » — Vivre en Ville
« Nos fiches n’ont bien sûr pas la prétention de couvrir l’ensemble des aspects qui touchent aux systèmes alimentaires de proximité, précise Vincent Galarneau. Nous avons plutôt choisi de concentrer notre attention les enjeux de conservation et distribution pour ainsi répartir nos fiches selon trois grandes thématiques : la réappropriation des savoir-faire techniques, le choix des bons équipements et le développement des organisations alimentaires collectives. »
Les 10 fiches de Vivre en Ville se déclinent donc de la manière suivante :
- Techniques et méthodes de la conservation alimentaire
- Équipements et infrastructures alimentaires
- Modèles d’organisation collective en alimentation de proximité
Des villes nourricières
« Bien entendu, quand on se retrouve devant une telle abondance, à l’automne, il est important d’avoir la capacité de prolonger la durée de vie des aliments, souligne Vincent Galarneau. Ça veut dire aussi, pour les groupes communautaires, d’être en mesure de transformer une grande partie de ces récoltes, et donc de se doter des équipements adéquats pour faire fonctionner une cuisine collective. Et aux volets conservation et transformation, il faut ajouter celui de la distribution. Or, pour parvenir à maîtriser tous ces aspects, il faut savoir s’organiser. Il faut apprendre à travailler ensemble, à se concerter, à mettre en valeur des expertises complémentaires. Bref, ça prend de bons modèles d’organisation ! »
L’idée de publier les fiches actuelles est apparue dans la foulée de la production du guide de Vivre en Ville sur les Villes nourricières, lancé en 2015. « Dans le cadre de ce travail et à la suite de nombreuses rencontres sur le terrain, nous avons constaté que les gens se heurtaient à certains obstacles, à certains nœuds. Avec les fiches que nous publions aujourd’hui, nous avons cherché à outiller les porteurs de projets de nature collective. À leur offrir des outils supplémentaires, un peu plus pointus, pour relever certains défis spécifiques. Et, à la différence des guides qui existent déjà sur ses sujets, nous avons plutôt voulu fournir de l’information synthétique, plus facilement accessible. »
« Aujourd’hui, nous lançons cette première boîte à outils. Il est possible qu’on lui ajoute, dans le futur, d’autres fiches, car nous avons bien sûr d’autres sujets dans le collimateur… Toutefois, en attendant, je souhaite à tous des récoltes fructueuses… et avec le moins de pertes possible ! »
Ce sujet vous intéresse ? Visionnez la conférence 100º de Vincent Galarneau « Tous mangeurs : bâtir des collectivités nourricières »