Avec la crise économique qu’engendre la crise sanitaire, intensifier l’achat local devient une stratégie collective indispensable. Soutenir les entreprises d’ici et faire en sorte que davantage de Québécois aient un revenu d’emploi leur assurant des conditions de vie décentes et, mieux encore, épanouissantes, est essentiel. Toutefois, il ne faut pas se méprendre : ce n’est pas parce que les produits sont québécois qu’ils sont sains et qu’il faut en consommer sans modération !
Rappelons-nous que, virus ou pas, les maladies chroniques touchent un Québécois sur deux et que 60 % de la population adulte est actuellement en surpoids au Québec. L’alimentation joue un rôle crucial sur la santé, l’apparition de maladies évitables et le maintien d’un système immunitaire fort. Ainsi, pour demeurer en santé et profiter de la vie le plus longtemps possible, il importe de miser sur une saine alimentation dans laquelle les aliments peu nutritifs, riches en sucre, sel ou gras, demeurent des exceptions dans nos assiettes.
Santé économique et saine alimentation
Récemment, afin de se serrer les coudes, des entrepreneurs du Québec se sont mobilisés pour publiciser leurs produits et services et en appeler à notre solidarité. S’il est important de répondre à l’appel des producteurs et transformateurs alimentaires de chez nous, il demeure avisé de miser davantage sur des aliments québécois sains, qui sont peu ou pas transformés.
Quant aux aliments peu nutritifs produits ici, même si on n’y gagne pas du point de vue de la santé, on peut y recourir pour remplacer un produit similaire venant de l’étranger ou pour souligner une occasion spéciale. Il faut simplement éviter de tomber dans le piège en accroissant sa consommation de malbouffe par solidarité économique, car, ne l’oublions pas, les maladies chroniques et l’obésité coûtent très cher aux Québécois et ont des impacts dévastateurs sur le système de soins et l’économie.
Ce piège, notre gouvernement doit aussi l’éviter et s’assurer de subventionner le développement, la mise en marché et l’achat par nos institutions publiques d’aliments sains, à l’exclusion des produits ultratransformés, comme les boissons sucrées, qui contribuent à accroître les coûts de santé. Actuellement, de nombreux produits alimentaires transformés au Québec, comme les céréales à déjeuner, les charcuteries, les pains tranchés, les soupes prêtes à servir et les barres granolas, sont trop riches en sucre et en sel comparativement aux produits similaires faits hors Québec. Le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour encourager l’amélioration de la qualité de l’offre alimentaire afin de permettre aux citoyens de soutenir les entrepreneurs, sans nuire à leur santé.
Solidarité a bien meilleur goût
En somme, manger des aliments sains de chez nous est une manière de poser un geste de solidarité et certainement de faire un choix plus savoureux. Pour notre santé et notre économie, optons régulièrement pour les aliments québécois pour garnir notre assiette au quotidien.
5 conseils pour manger local intelligemment :
- Ne vous laissez pas berner par un logo ou un slogan : même si elles sont « préparées au Québec », les boissons sucrées ou énergisantes sont des produits à éviter. Rien ne bat l’eau de chez nous quand il est question de s’hydrater !
- Optez le plus souvent pour des produits québécois peu ou pas transformés comme les fruits et légumes frais ou surgelés, les poissons, le lait ou le yogourt nature, etc.
- Apprenez comment apprêter les fruits et légumes d’ici grâce aux fiches recettes produites par Équiterre. Mangez les végétaux locaux de saison est un cadeau pour votre santé, vos papilles gustatives, votre portefeuille, en plus d’être bon pour l’économie locale et pour la planète. En d’autres mots, c’est sain, délicieux, économique et durable !
- Si vous achetez des aliments transformés, vérifiez leur valeur nutritive. Évitez ceux qui contiennent plus de 15 % de l’apport quotidien en sucre, en sel ou en gras saturés par portion (30 % pour un mets principal).
- Lorsque vous faites le choix d’acheter des aliments moins nutritifs, préférez ce qui est fabriqué au Québec. Le sucre d’ici n’est pas meilleur pour la santé, mais choisir le sirop d’érable ou le miel de chez nous fait une différence pour nos acériculteurs et apiculteurs. Bref, on n’en prend pas plus que d’habitude, mais on choisit d’abord les bons produits de chez nous.