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Si tout le monde s’accorde sur les bienfaits du contact avec la nature chez les enfants, faire sortir chaque jour des milliers d’enfants des écoles et des milieux de garde demeure un défi. Ce défi, les acteurs de Laval ont choisi d’en faire une priorité et de le relever collectivement. Ils ont ainsi créé une véritable concertation pour faciliter les sorties des enfants en nature, soutenir l’implantation de la pédagogie par la nature dans les milieux de garde et outiller particulièrement les éducatrices dans la connaissance des milieux naturels.
Une approche concertée
Depuis plus de dix ans, via la Table intersectorielle régionale sur le développement global des jeunes enfants et sur l’adoption de saines habitudes de vie, Laval uni pour ses familles, les partenaires lavallois se sont mobilisés pour favoriser le développement global des enfants par le jeu libre et actif. « Dès 2013, précise Julie Bédard, qui œuvre à la Direction de la santé publique du CISSS de Laval, on a déployé l’approche Attention ! Enfants en mouvement qui visait la création d’environnements favorables au jeu à l’extérieur. Notre grand rôle, c’est d’être un agent de soutien au projet collectif, afin que les enfants puissent quotidiennement aller jouer dehors. »
En 2018, lorsque l’Association québécoise des centres de la petite enfance a lancé le projet Alex, une démarche de soutien à l’éducation par la nature, plusieurs services de garde lavallois se sont réunis et ont déposé une candidature conjointe qui a été acceptée par l’AQCPE. La participation du collectif à Alex a donné le coup d’envoi au projet Grandir en nature à Laval qui veut promouvoir et soutenir l’implantation de l’éducation par la nature dans les services de garde éducatifs à l’enfance, les écoles primaires et la municipalité de Laval.
Grandir en nature à Laval
Le projet Grandir en nature à Laval est piloté par un comité régional regroupant les CPE, les bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial, le centre de services scolaire, le CISSS de Laval, ainsi qu’un parent. De plus, les Clubs 4-H du Québec agissent à la fois comme membre de ce comité et coordonnateur du projet. « Aux Clubs 4-H, l’éducation par la nature, on fait ça depuis 1942, observe Andrée Gignac, directrice de la fédération de loisir. Comme notre siège social est à Laval, on travaille facilement avec le milieu et les partenaires trouvaient qu’on était un bon joueur pour assurer le leadership de ce projet avec la santé publique. »
Depuis ses débuts en 2019, Grandir en nature à Laval soutient une vingtaine de CPE, autant d’écoles primaires ou secondaires, ainsi que les 6 bureaux coordonnateurs de Laval. La priorité du comité est de répondre aux besoins des milieux en offrant, entre autres mesures de soutien, de la formation gratuite aux éducatrices, du mentorat avec des guides expérimentés et une communauté de pratique dynamique. En plus de permettre le développement d’un langage, d’une vision et de pratiques communes, l’approche concertée a permis de faire des pas de géant en peu de temps. Cette année, plus de 3000 enfants lavallois vivent ainsi des activités de pédagogie par la nature.
« Dès les tout débuts, on a invité tous les organismes gravitant autour des enfants à une plénière pour savoir ce qui pourrait les empêcher d’adopter la pédagogie par la nature et ce dont ils avaient besoin pour pouvoir l’adopter. Cette journée nous a permis d’évaluer concrètement les préoccupations des milieux et ce que ça leur prenait pour vivre une aventure positive. »
André Gignac, directrice des Clubs 4-H du Québec
Le manque de connaissance des éducatrices sur les milieux naturels a rapidement été identifié comme un frein aux sorties en nature. Pour y remédier, la Ville de Laval et les Clubs 4-H n’ont pas hésité à mettre à contribution leurs ressources. Alors que la Ville est à dresser une carte de tous les espaces verts accessibles aux enfants, les Clubs 4-H offrent leur aide pour dénicher un boisé ou un milieu naturel à proximité des CPE ou des milieux de garde, comprenant la visite d’une biologiste.
« Une biologiste est venue faire le tour avec nous de nos espaces naturels pour bien identifier les dangers et les particularités du milieu, comme de l’herbe à puce ou des espèces à protéger. C’est très rassurant avant d’y emmener les enfants. »
Anick Côté, agente-conseil en soutien technique et pédagogique, affiliée au CPE Pirouette.
Des outils pour les découvertes en nature
« C’est du jeu libre, précise Andrée Gignac, mais les éducatrices demandaient quand même à être mieux soutenues par rapport à la biodiversité. » Pour répondre à leurs souhaits, l’équipe des Clubs 4-H n’a pas hésité à se mobiliser pour produire une série de capsules éducatives et du matériel pour enrichir les sorties en nature, notamment grâce à un support financier du ministère de la Famille, dans le cadre d’un soutien provenant du Plan d’action interministériel 2017-2021 de la Politique gouvernementale de prévention en santé (Action 2 de la mesure 1.2).
• Les 4 saisons, c’est fait pour jouer dehors !
Sortir en nature quand il pleut ou en plein hiver peut représenter un défi particulier pour les milieux de garde. Une série de 4 vidéos sur les saisons, conçue spécifiquement dans le cadre du projet Grandir en nature, vise à répondre aux appréhensions des éducatrices et à les encourager à faire le saut dans les flaques d’eau ou la neige.
• La biodiversité en action
Les Clubs 4-H ont également produit une série de fiches pour soutenir les tout-petits et les intervenants dans la découverte de la biodiversité québécoise. Ces fiches, abondamment illustrées et plastifiées, permettent de vivre des activités en plein air tout en bougeant et en apprenant. Elles sont offertes dans la boutique du site des Clubs 4-H.
Il suffit par ailleurs de devenir membre des Clubs 4-H pour avoir accès à de nombreuses ressources et outils pédagogiques pour les découvertes en nature comme la chronique « Parlons nature », des outils d’identification ou du soutien de l’équipe du bureau central.
« Notre objectif, c’est qu’il y ait de plus en plus d’enfants qui vivent des activités dans leur milieu de vie en nature, pour l’environnement, pour la forêt. On souhaite qu’ils soient sensibilisés, qu’ils aient plus de connaissances en sciences naturelles et surtout, qu’ils soient en lien avec la nature. »
André Gignac, directrice des Clubs 4-H du Québec
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