Cet article appartient au dossier
Des corridors où les élèves sont actifs quelques minutes plutôt qu’en rangs d’oignons : voilà ce que la trousse « Dans les corridors, Moi j’bouge » permet de faire de façon simple et économique.
Les écoles et les enseignants peuvent désormais se procurer un outil clé en main pour orner les corridors de motifs conçus pour inciter les élèves à bouger et à apprendre dans ces espaces disponibles, mais sous-utilisés.
Cette trousse, qui contient des autocollants et un guide d’utilisation est le résultat d’une fructueuse collaboration entre le Réseau du sport étudiant du Québec section Québec-Chaudière-Appalaches (RSEQ-QCA) et l’organisme albertain Ever Active Schools.
Transformer les transitions en parcours moteurs
« Les corridors d’une école sont non seulement des espaces sous-utilisés, mais aussi des endroits où la gestion des groupes d’élèves est souvent difficile », explique Marie-Claude Lemieux, formatrice et responsable des programmes en mode de vie physiquement actif au RSEQ-QCA.
Elle poursuit en soulignant qu’au cours des échanges avec les enseignants et les éducateurs en services de garde, les transitions sont systématiquement mentionnées comme un frein au temps qui pourrait être consacré à faire bouger davantage les élèves. « La trousse - Dans les corridors, Moi j’bouge - offre une solution à ces deux enjeux », dit-elle.
Sauter dans les corridors ? Voyons donc !
Il paraît contre-intuitif d’inciter les élèves à bouger de façon dynamique dans les corridors : chaos en vue ! Mais il s’agit, au contraire d’un bon moyen de canaliser leur énergie. « Jouer à la marelle ou faire du - droite/gauche - en appliquant les mains sur les murs, permet aux élèves de se concentrer sur une tâche motrice, durant laquelle, à leur âge, ils ne sont pas capables de parler en même temps. »
Un outil simple et peu coûteux
Accompagnée d’un guide d’utilisation de 25 pages, cette trousse coûte 110 $ : elle contient 64 formes autocollantes géométriques ou 64 qui représentent des pieds et des mains.
Ces autocollants sont lisses et recouverts d’une pellicule antidérapante. « On peut écrire dessus avec des marqueurs ou crayons effaçables, précise Marie-Claude Lemieux. Par exemple, on peut y inscrire la consonne de la semaine ou des opérations mathématiques. »
Les mains qu’on applique sur les murs peuvent être déplacées quelques fois et durent plus longtemps que les formes qu’on place au sol. Celles-ci sont fixes une fois appliquées et résistent sans problème à une année d’utilisation. Ces autocollants sont fabriqués par Caméléon, une agence de publicité située à Québec.
Cette trousse bien conçue est d’autant plus intéressante qu’elle est le fruit d’une collaboration entre le RSEQ-QCA et un autre organisme provincial qui travaille sur les environnements scolaires actifs : Ever Active Schools en Alberta.
Collaborer pour ne pas réinventer la roue
« Au cours de l’année 2013-2014, nous avions commencé à marquer les corridors avec du ruban de gymnase pour en faire des espaces actifs », explique Marie-Claude Lemieux. Comme l’initiative a suscité beaucoup d’engouement, nous avons décidé de développer un outil plus coloré, plus permanent, et facile à utiliser pour les écoles. »
« De prime abord, on pense qu’ils vont crier, s’éparpiller, se désorganiser. Mais les corridors deviennent plutôt des espaces ludiques où les élèves sont concentrés sur des tâches qui favorisent leur développement moteur et leurs apprentissages. »
Pour éviter de réinventer la roue, le RSEQ-QCA a d’abord vérifié si un tel outil existait déjà. Bingo ! Le réseau Ever Active Schools avait lancé en 2015 l’initiative Dont’ Walk in the Hallway, basée elle aussi sur le principe du marquage des corridors pour donner davantage d’occasions de bouger aux élèves.
« Ils utilisaient des formes autocollantes qu’ils faisaient fabriquer en Alberta, dit Marie-Claude Lemieux. Nous leur avons proposé de traduire leur document en français et de bonifier leur trousse avec les formes de mains et de pieds, ainsi qu’avec un volet plus riche sur le plan éducatif ».
De plus, les deux organismes font des économies d’échelle, car Caméléon est maintenant leur fournisseur commun. « C’est un exemple parfait de de collaboration gagnant-gagnant », se réjouit Marie-Claude Lemieux.
Conception des environnements scolaires : arriver au 21e siècle
Chris Fenlon-MacDonald, l’enseignant d’éducation physique albertain à l’origine de la concrétisation de cette idée, souhaite que ce type d’initiative devienne la norme en milieu scolaire, peut-on lire dans un article publié en 2016. Il rêve également qu’une clause des contrats de construction de toutes les nouvelles écoles force les architectes et les designers à démontrer qu’ils conçoivent des environnements actifs.
Le slogan de l’organisme Ever Active Schools chapeaute le guide rédigé par le RSEQ-QCA : « Des milieux de vie du XXIe siècle pour des apprenants du XXIe siècle ». Les enseignants et les écoles du Québec semblent inspirés par ce message : depuis le lancement de la trousse, il y a 5 semaines, 59 ont déjà trouvé preneur !
Ce sujet vous intéresse ?
Visionnez notre cours en ligne: Réussir vos jeux actifs en classe
Consultez les articles suivants:
- Pauses actives: 150 idées d’activités physiques à faire en classe avec vos élèves
- Activité physique à l’école: 6 bonnes raisons pour encourager les jeunes à bouger
- Une trousse de matériel ludique et pédagogique pour aménager des corridors actifs
- 7 pistes d’action pour encourager les élèves à bouger à l’école
- 7 étapes pour démarrer un Trottibus dans votre école
Visionnez les conférences suivantes:
- Claude Dugas: Pour une pratique d’activités physiques et sportives inclusives à l’école!
- Janie-Claude St-Yves: Bouger pour apprendre et apprendre en bougeant