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Enseignants au primaire, Katrine Lavoie et Jean-François Martin courent sur l’heure du midi avec 30 élèves persévérants et fiers. Entrevue avec « Madame Katrine » qui raconte la naissance et le succès cette initiative.
Katrine Lavoie enseigne en 3e année à l’école Les Prés-Verts de Québec, un gros établissement qui compte 30 classes, de la 2e à la 6e année. « J’enseigne depuis quatre ans dans cette école et j’allais déjà courir sur l’heure du midi, ainsi que Jean-François Martin, un collègue enseignant en éducation physique et à la santé, raconte-t-elle. On s’est dit pourquoi ne pas inviter des élèves à courir avec nous ? » L’idée s’est concrétisée en septembre 2021.
Une réponse inattendue!
Madame Katrine et Monsieur Jean-François ont pris la décision de cibler les élèves de 4e et 5e année. « Les jeunes doivent être assez matures pour circuler de façon sécuritaire dans les rues et les 6es années ont déjà accès à des activités privilèges comme le cross-country et le tournoi de volley-ball. Nous avons donc lancé l’invitation en espérant que quelques élèves y répondraient », explique Karine Lavoie.
La réponse a été impressionnante : 110 enfants sur 250 ont manifesté leur intérêt ! « Nous avons bien vu que ça répondait à un besoin, mais nous avons dû ramener ce nombre à 30, puisque nous étions seulement deux accompagnateurs », précise l’enseignante. Toutefois, même après avoir choisi les élèves qui avaient de bonnes aptitudes de base pour arriver à courir entre 25 et 30 minutes, il restait encore 60 candidats.
Les enseignants ont ensuite formé un groupe sans viser l’homogénéité : les élèves venaient de différentes classes et certains avaient de la difficulté à l’école, mais pas tous. « Nous voulions aussi offrir cette activité à des élèves qui réussissent bien, parce qu’on a tendance à valoriser ceux qui ont des difficultés et à oublier ceux pour qui ça va bien. Nous savions également que du côté du respect des consignes, certains d’entre eux exigeraient plus d’attention de notre part. »
Un groupe « tout-terrain »
Même si les 30 enfants participants avaient de bonnes aptitudes de base pour arriver à courir de 25 à 30 minutes, Katrine Lavoie et son collègue ont commencé en douceur, afin de rester dans le plaisir et de nourrir la motivation du groupe. Et comme l’environnement de l’école le permettait, les entraînements se sont déroulés dans les rues et les pistes cyclables, mais aussi dans des sentiers boisés à proximité. « C’est plus intéressant pour les enfants lorsque les parcours et les terrains sont variés, mais je n’aurais pas pu le faire sans Jean-François, pour des raisons de sécurité. »
À l’automne 2021, dès la troisième sortie, Amélie Gagnon, une enseignante contractuelle, a commencé à se joindre souvent au club de course. « Parfois, nous étions même quatre enseignants, car des enfants de la classe d’adaptation voulaient courir eux aussi, raconte Katrine Lavoie. Josée Gallant, leur enseignante, partait donc avec nous et ajustait la sortie en fonction de leurs capacités. »
Une passion débordante
Katrine Lavoie, qui a toujours été active, est responsable de la mesure 15023 À l’école, on bouge ! dans son établissement. À ce titre, elle dispose d’un temps de libération et d’un budget dédié, ce qui n’est pas le cas pour le club de course. « Je suis un peu hyperactive, confie-t-elle. Le club, c’est une façon d’explorer une activité qui ne fait pas partie de la mesure 15023. Bien des élèves aiment courir après un ballon, mais d’autres préfèrent le dépassement individuel que permet la course à pied. Aucune activité physique ne peut plaire à tout le monde. »
Les deux enseignants souhaitent instaurer une culture de l’activité physique à l’école. « J’ai déjà participé à un club de course dans une autre école où 25 intervenants scolaires couraient avec les jeunes, et j’ai vu à quel point ça faisait du bien à mes élèves. C’est cette expérience qui m’a inspirée. »
Inviter un ami à courir
Pour faire rayonner le club de course, les deux enseignants ont demandé à chaque élève du groupe d’inviter un ami à venir courir lors du dernier entraînement en novembre. « Nous étions 70 en tout, se réjouit l’enseignante. Pour cet événement spécial, nous avions invité un papa, ex-membre de l’équipe nationale en athlétisme, et ce fut un beau succès ! »
En hiver, le club de course prend une pause, mais chaque fois que les élèves participants croisent Monsieur Jean-François et Madame Katrine, ils leur font part de leur hâte de sillonner à nouveau le quartier. « Ça répond vraiment à un besoin chez certains enfants, même si ça demande du courage et de la persévérance d’aller courir plutôt que d’être avec ses amis à cet âge, souligne l’enseignante. Seulement deux élèves ont abandonné, mais ont été remplacés. »
La bonne nouvelle, c’est que deux collègues de 6e année ont manifesté de l’intérêt. « Ils vont se joindre à nous au printemps avec leurs élèves », rapporte, ravie, Katrine Lavoie. Un projet de T-shirts a germé afin de renforcer le sentiment d’appartenance des jeunes coureurs et d’augmenter leur visibilité dans l’école. Madame Katrine n’est jamais à court d’idées !
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