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Aux grands maux les grands remèdes. Pour briser le cercle vicieux de la malbouffe, une étude commandée par le gouvernement britannique préconise notamment d’instaurer une taxe sur le sel et le sucre ajoutés dans les aliments.
La National Food Strategy (NFS) a présenté le premier examen majeur du système alimentaire britannique en plus de 70 ans. Et ses constats, alarmants, exigent en retour la mise en place de mesures vigoureuses. Le directeur de la NFS, Henry Dimbleby, ne mâche d’ailleurs pas ses mots. Il affirme que la nourriture que mangent ses compatriotes est terrible pour la planète et la santé humaine. Il ajoute que les campagnes de sensibilisation encourageant la pratique d’activité physique ou encore les mesures visant l’amélioration de l’étiquetage nutritionnel n’ont que peu d’impact sur le comportement des consommateurs.
Une taxe de poids
Dans le but de redresser la situation et de rénover le système alimentaire actuel, le rapport de la NFS, appelé The Plan, formule 14 recommandations, dont la spectaculaire imposition d’une taxe à hauteur de 3 ₤ par kilo de sucre et de 6 ₤ par kilo de sel (respectivement 5 et 10 dollars canadiens). Si le gouvernement britannique mettait de l’avant cette mesure, il créerait assurément une première mondiale.
Selon The Plan, cette taxe permettrait de générer 6 milliards de dollars en revenus, lesquels devraient ensuite servir, en bonne partie, à financer l’accès à des aliments frais pour les ménages à faible revenu et accroître l’offre de repas sains et gratuits dans les écoles. La NFS justifie cette mesure draconienne en rappelant que la mauvaise alimentation entraîne le décès prématuré de 64 000 Britanniques chaque année, en plus de générer des pertes économiques 100 milliards de dollars.
Santé humaine et environnementale
Pour améliorer l’alimentation des Britanniques, la NFS s’est ainsi fixé quatre objectifs qu’elle souhaite atteindre d’ici 2032 : accroître de 30 % la consommation de fruits et légumes et de 50 % celle des fibres, tout en réduisant de 25 % les quantités d’aliments ultra-transformés et de 30 % les protéines animales. Sur ce dernier point, l’étude insiste sur le fait que la production de viande engendre des impacts environnementaux qui ne sont pas soutenables à long terme.
Il ne fait plus de doute que santé humaine et environnementale vont de pair. Et c’est pourquoi la NFS presse son gouvernement de mettre en place un changement de paradigme radical du système alimentaire. À la fois pour des raisons de santé humaine, d’équité sociale et de protection de l’environnement.