L’impact social est au cœur de leur métier. Que ce soit pour encourager l’alimentation locale, saine et écoresponsable dans les institutions, outiller les acteurs socioéconomiques dans les projets d’économie sociale ou favoriser l’esprit d’entreprendre chez les jeunes, les ambassadeurs 100° s’investissent avec passion dans leur métier. Rencontre avec Murielle Vrins, gestionnaire de programme, alimentation institutionnelle chez Équiterre.
Pour mieux influencer notre milieu, agissons sur les gestes les plus essentiels et communs à tous. C’est avec ce mantra en tête que Murielle Vrins, diplômée en sciences de l’environnement, joignait Équiterre il y a près de 17 ans pour s’investir principalement dans la promotion d’une alimentation saine, locale et écoresponsable auprès des institutions publiques du Québec.
« Manger, c’est un geste quotidien et universel qui revient à répétition dans une journée. C’est aussi un geste qui a un impact direct sur notre société, la santé et l’environnement. »- Murielle Vrins
Accompagnement et éducation
Garderies, établissements de la santé, lieux de travail ou écoles, Murielle mobilise en ce sens ces institutions en coopération avec plusieurs partenaires, comme Aliments du Québec. Un travail de sensibilisation qui, par ricochet, contribue à conscientiser un plus large public à un message fondamental : toutes ces institutions ont un important rôle d’influence à jouer auprès de leurs usagers, qu’ils soient élèves, parents, travailleurs ou patients.
« Mon rôle est d’allumer l’étincelle pour faire en sorte que les institutions publiques entreprennent elles-mêmes les démarches pour une alimentation saine, locale et écoresponsable. »
Concrètement, ce rôle consiste d’une part à soutenir les institutions qui souhaitent accroître leur part d’approvisionnement d’aliments écoresponsables, en leur offrant du service-conseil ou des formations en la matière. Cet accompagnement a par exemple permis au service alimentaire du CHU Sainte-Justine d’augmenter avec succès son approvisionnement local et biologique depuis 2018. Le rôle de Murielle Vrins vise d’autre part à assurer la sensibilisation des usagers des institutions. Elle développe à cette fin des ressources et outils éducatifs destinés aux intervenants de ces institutions — enseignants, gestionnaire des services alimentaires, etc. — pour leur permettre de sensibiliser et éduquer leurs clientèles respectives. Murielle encourage également la mise en place de projets de sensibilisation de la communauté gravitant autour d’une institution publique. Le CHU Sainte-Justine, par exemple, organise une fête des récoltes chaque année pour faire découvrir les aliments biologiques québécois aux travailleurs, patients et à leur famille à travers des menus spéciaux ou encore un kiosque de producteur ouvert à tous.
Le nombre fait la force
De son expérience, Murielle Vrins retient la mobilisation et l’engouement de toute l’équipe du service alimentaire du CHU Sainte-Justine. « Il s’en dégage une telle énergie positive qu’inévitablement, cela transparait sur l’ensemble des employés de l’hôpital et des usagers des différents services alimentaires. » Et preuve de son succès, cette initiative a depuis inspiré d’autres hôpitaux comme le CHUM et l’hôpital Jean-Talon à Montréal.
Plus globalement, Murielle Vrins est fière du travail de maillage qui rassemble aujourd’hui les institutions publiques avec des partenaires capables de faciliter les initiatives d’alimentation saine, locale et durable. « Tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin » rappelle-t-elle. Et de citer l’exemple du réseau national De la ferme à la cafétéria Canada dans lequel Équiterre est coordonnateur régional au Québec. L’organisme gère à ce titre le programme De la ferme à l’école Québec dont le but est de soutenir le choix des écoles en faveur d’aliments sains, locaux et écoresponsables, et de déployer des activités d’éducation alimentaire. Depuis sa mise en place plus activement au Québec en 2016, ce programme a permis de bâtir une communauté d’échanges tout en générant plus d’expertises, de moyens financiers et un plus grand rayonnement des initiatives des écoles. « Ces résultats démontrent qu’en travaillant ensemble, on peut mettre plus de moyens et atteindre des changements plus importants », relève Murielle Vrins.
Accélérer le mouvement
Murielle entend poursuivre sur cette lancée le soutien et l’accompagnement des institutions publiques pour les mener toujours plus loin dans leur démarche et inspirer d’autres institutions à joindre ce mouvement. Son rôle d’influence devrait d’ailleurs se renforcer sous l’impulsion de la nouvelle Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois : pour une alimentation locale dans les institutions publiques que lançait le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) en septembre dernier.
Pour Murielle Vrins, il s’agit vraiment d’une excellente nouvelle : « Cette nouvelle stratégie gouvernementale marque une avancée qui va permettre d’accélérer le mouvement et, on le souhaite, d’obtenir des résultats tangibles avec toutes les institutions publiques du Québec. »
Pour en savoir plus sur les projets dans lesquels Murielle s'investit, consultez ses articles publiés dans 100° ou visionnez sa conférence Du bio local à l’école, à la garderie et dans nos hôpitaux! présentée par le comité 100°-Estrie en novembre 2018.
Murielle est également à l'origine du projet Écoles enracinées, dans lequel elle est encore très engagée. Découvrez l'histoire de ce fabuleux projet, qui se déploie depuis quelques années à la vitesse grand V aux quatre coins du Québec: Écoles enracinées et moi: la petite histoire derrière un grand projet.