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L’intérêt pour l’apprentissage en plein air se fait sentir aux quatre coins du Québec. Mais l’école primaire Saint-Félix, dans la municipalité de Saint-Félix-d’Otis, n’a pas attendu l’engouement actuel pour passer à l’action. En 2012, elle a mis en place le projet « Plein air, nature et développement durable ». Un projet précurseur qui a fait ses preuves.
Un virage plein air attractif
Au début des années 2000, l’école Saint-Félix a été confrontée à la baisse de sa clientèle due à la dénatalité et la décroissance de la population en région. Avec le concours de l’agent de développement de la municipalité, l’équipe-école décide alors de prendre le taureau par les cornes et de se donner une couleur particulière pour attirer les jeunes familles. Tirant profit de sa localisation en pleine nature, l’école élabore une approche novatrice pour offrir aux élèves de la maternelle à la 6e année un projet éducatif axé sur le plein air, la nature et le développement durable. Le nouveau projet intéresse la communauté à tel point que certaines familles qui songeaient à partir ont changé d’idée.
« Avec un projet d’école aussi dynamique et dynamisant, les jeunes familles sont vraiment tentées de s’installer à Saint-Félix-d’Otis. »
Pascale Simard, directrice
Apprendre dans la nature et par la nature
À l’école Saint-Félix, le milieu naturel est un laboratoire d’apprentissage et une véritable extension de la classe. Chaque semaine, tous les élèves passent au moins un après-midi à apprendre en plein air. Mais surtout, il y a une intégration de toutes les matières scolaires avec les activités de plein air. Tout ce qui se passe dans la nature est prétexte à enseignement en classe et vice-versa. Identifier les animaux grâce à leurs pistes, calculer le volume d’un arbre, faire du compost, étudier les papillons, décrire les oiseaux... Les élèves sont invités chaque fois à préparer leur sortie ou à poursuivre en classe les apprentissages acquis au contact de la nature.
Apprendre en bougeant
Dès la conception de ce projet éducatif audacieux, la direction et l’équipe-école de Saint-Félix avaient la volonté d’encourager les élèves à bouger davantage, afin de diminuer les problèmes d’anxiété et les comportements d’intimidation. Le programme, élaboré par un spécialiste en plein air, comprend de la randonnée pédestre, de l’hébertisme, de la raquette et du ski de fond en forêt. Les élèves sont également initiés au ski alpin et à la planche à neige au Mont-Édouard. Une expédition en canot-camping ou en camping d’hiver, au cours de laquelle les élèves apprennent à faire des nœuds de base, le triangle du feu, la filtration d’eau ou les principes de la thermorégulation, est également organisée chaque année. Les plus vieux apprennent même à construire un « quinzy », un abri de neige pour y passer la nuit.
« Quand tu entres dans l’école, c’est vraiment formidable ! Les élèves sont autonomes et responsables. Ils sont habitués à éviter le gaspillage, à recycler et à composter. L’école est très propre. »
Pascale Simard, directrice
Des élèves en forme et heureux
La directrice Pascale Simard, qui est en poste depuis moins d'un an, ne cache pas son enthousiasme pour ce projet éducatif. Selon elle, Saint-Félix est vraiment une école modèle. « Le dynamisme transparait partout, confie-t-elle. Les professeurs et les élèves sont en forme et de bonne humeur. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse froid, tous sont heureux d’aller dehors. Les enfants aiment bouger et se dépasser. Ça fait partie de leur vie. » L’école s’assure par ailleurs d’adapter ses sorties aux élèves qui ont des conditions de santé ou des besoins particuliers, afin que tout le monde participe.
Devant cette belle réussite, Pascale Simard ne doute pas un instant que le plein air a un impact positif qui va bien au-delà de la santé physique. En plus d’être stimulés et motivés, les élèves développent en effet une complicité avec leurs enseignants et partagent un fort sentiment d’appartenance à leur école.
Une école soutenue par sa communauté
Dès les premiers instants, le projet « Plein air, nature et développement durable », qui en est à sa septième année, a été soutenu par la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay et la municipalité. Cette année, l’école a pu bénéficier du soutien financier de la mesure « À l’école, on bouge au cube ! ». Pour assurer la pérennité du projet éducatif, elle a enfin mis en place, en partenariat avec la municipalité, une campagne de financement dont les profits vont directement au projet plein air. Aujourd’hui, l’école compte une soixantaine d’élèves et sa clientèle augmente chaque année. Et surtout pas question de revenir en arrière ! L'équipe-école songe même à faire construire une cabane en bois dans la forêt pour observer la nature et dispenser des cours.