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Diminution de l’anxiété, hausse de l’activité physique, amélioration des interactions en service de garde, microbiote plus résilient, éveil écologique, apprentissages expérientiels, création d’un lien d’attachement aux lieux, relation avec le vivant, retombées intergénérationnelles : voilà quelques-uns des nombreux bienfaits de l’éducation par la nature, discutés lors du symposium du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté (Centr’ERE-UQAM).
C’est sous le thème « Pour la réussite éducative et la santé des jeunes : soutenir les pédagogies par la nature et le dehors » que près de 70 participant·es de différents horizons professionnels se sont réuni·es le 7 octobre dernier dans le parc du Mont-Royal, resplendissant sous ses couleurs automnales.
Apprendre dehors: une expérience immersive
Organisé en collaboration avec sept partenaires – Les Amis de la montagne, Fondation Monique-Fitz-Back, Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), 100°, Coalition Éducation – Environnement – Écocitoyenneté, Campus de la transition écologique et Pôle sur la ville résiliente de l’UQAM –, l’événement fut riche en apprentissages, en partages et en réflexions.
Dès le début de la journée, étudiant·es, éducateur·rices, chercheur·euses, personnel scolaire et de santé publique, et citoyen·nes ont été invité·es à vivre des expériences pédagogiques concrètes, au cœur de la nature urbaine. D’emblée, cette immersion donnait le ton : apprendre dehors, ensemble, autrement.
Santé, réussite et éducation relative à l’environnement: regards croisés
En après-midi, lors d’une table ronde animée par Laurence Brière, professeure et directrice du Centr’ERE, quatre panélistes – dont l'autrice de ces lignes – ont offert leurs perspectives sur les apports, tout au long de la vie, de l’éducation relative à l’environnement (ERE) :
- Patrick Daigle, professeur d’éducation physique au Collège Jean-de-Brébeuf, doctorant et chargé de cours à l’UQAM
- Marie-Pier Lafrance, finissante à la maîtrise en sciences de l’environnement, agente de recherche au Centr’ERE et coordonnatrice de la Coalition Éducation – Environnement – Écocitoyenneté
- Muriel Bontemps, orthopédagogue, enseignante au préscolaire (CSSDM) et éducatrice naturaliste (Programmes Coyote)
- Véronique Landry, docteure en sciences de l’environnement et conseillère en transfert de connaissances chez 100° (M361)
En ouverture, Marie-Pier Lafrance a présenté les résultats d’une vaste recension des écrits sur les liens entre l’éducation en nature et en plein air et la réussite éducative1. Puis, elle a soulevé des questions fondamentales : qu’est-ce que la réussite éducative ? En quoi se distingue-t-elle de la réussite scolaire ?
Au-delà de la réussite scolaire, l’ERE propose une vision alternative, centrée sur le développement global de la personne. À rebours d’un modèle éducatif basé sur la performance individuelle et la préparation au marché du travail, l’ERE valorise l’épanouissement, le lien aux autres et au territoire, ainsi qu’un rapport au savoir ancré dans le vécu.
Les panélistes ont également abordé les multiples définitions de la santé – absence de maladie, bien-être physique et mental, équilibre intérieur, ressource pour la vie – de même que ses déterminants sociaux.
Une perspective particulièrement inspirante a été partagée : celle de plusieurs Nations Autochtones, pour qui la santé est un équilibre dynamique entre toutes les relations, et où le lien au territoire est fondamental. Cette approche résonne profondément avec les pédagogies par la nature et offre un cadre riche pour repenser nos pratiques éducatives.
Visionnez la table ronde ici
Transformer l’éducation par le contact avec la nature
Pour conclure la journée, les participant·es ont identifié des moyens concrets à prioriser dans le cadre de la Stratégie québécoise d’éducation relative à l’environnement, une initiative portée par la Coalition Éducation – Environnement – Écocitoyenneté, qui regroupe 57 organisations. Son ambition ? Favoriser des expériences fréquentes et signifiantes en lien avec la nature, en s’appuyant sur le potentiel de la pédagogie du dehors.
Cette journée, à laquelle 100° est fier d'avoir contribué, aura permis de faire un pas de plus dans cette aventure collective. Une éducation connectée au vivant, inclusive, enracinée dans l’expérience et ouverte sur le monde : voilà une voie porteuse pour la santé et la réussite des jeunes.
1 Lafrance, M.-P. et Brière, L. (2025). Contributions des pédagogies par la nature et le dehors à la réussite éducative. Éducation relative à l’environnement : Regards – Recherches - Réflexions, 20(1).
L'objectif de toute éducation devrait être de projeter chacun dans l'aventure d'une vie à découvrir, à orienter, à construire.
Albert Jacquard
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