Une bonne planification est la base de tout. Ici, les équipes-écoles doivent organiser leurs actions en fonction des besoins des élèves, de leurs réalités et des priorités véhiculées par les jeunes, le personnel scolaire et les familles. Doit-on former un comité ? La direction est-elle impliquée ? Quelles actions existantes peut-on adapter pour s’arrimer aux bonnes pratiques préconisées par le référent ÉKIP ? Il n’est pas nécessaire de développer des projets en partant de zéro. Parfois, il s’agit non pas de multiplier les actions, mais de mieux les cerner et de les organiser efficacement pour développer de façon optimale les compétences personnelles et sociales des élèves selon les savoirs appropriés à leur âge. On gagne à mettre à jour les actions déployées afin de s’assurer qu’elles soient adéquates et pertinentes année après année. Le maintien des actions, si elles sont bien planifiées, sera ainsi de moins en moins lourd avec les années. Comme on n’improvise pas l’enseignement des mathématiques, on ne devrait pas improviser dans celui des compétences personnelles et sociales.

Le référent ÉKIP est un outil riche en contenu, en conseils, en ressources et il peut assurément donner le vertige ! Cette abondance d’informations ne doit pas être vue comme un frein à la mise en place d’actions. Les équipes-écoles n’ont pas l’obligation de maîtriser tous les détails et subtilités du référent ÉKIP. Son appropriation est un travail à long terme qui sera facilité par la mise en pratique de certains éléments choisis. Un site web complet et une section de ressources donnant accès à une formation, des infolettres et d’autres outils sont à la disposition des personnes intéressées à se familiariser avec le référent ÉKIP. L’équipe de promotion de la santé et de prévention de la direction de soutien au milieu scolaire et aux partenaires en éducation du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) recommande d’utiliser les divers outils de façon graduelle, afin de s’approprier ÉKIP progressivement. Connaître les éléments clés du référent ÉKIP permettra de développer un vocabulaire commun qui facilitera les échanges et les collaborations entre réseaux et entre professionnels.

Rien ne sert de multiplier les initiatives à tout vent. Malgré les bonnes intentions, à vouloir trop en faire, on dissipe les efforts, on en perd le sens et on pourrait nuire à la motivation des personnes impliquées. Il ne s’agit pas de tout transformer, mais de partir sur des bases solides en misant sur des actions que l’on croit porteuses, pertinentes et cohérentes. La planification en amont est, pour cela, de première importance. Le référent ÉKIP propose 7 compétences personnelles et sociales à développer chez les élèves. L’équipe-école peut ainsi en cibler une ou deux (comme la connaissance de soi) selon la réalité du milieu scolaire, le besoin ciblé chez les élèves et la volonté des intervenants et intervenantes. La consultation des grilles des savoirs du référent ÉKIP facilite cette priorisation des actions en fonction du développement des jeunes. L’important est de ne jamais perdre de vue ce que l’on fait, pour qui on le fait et pourquoi on le fait.

Pour développer les compétences personnelles et sociales de façon efficace et durable, il est important d’offrir l’opportunité aux jeunes de réinvestir, de « pratiquer » les savoirs enseignés dans leurs milieux de vie afin de les intérioriser. Si, par exemple, on sensibilise les élèves à l'importance de la demande d’aide pour soi et les autres, on doit notamment s’assurer que les ressources appropriées sont disponibles, se doter d’un plan de surveillance stratégique efficace et conclure des ententes avec les partenaires de la communauté. Ainsi, en plus d’acquérir des savoirs sur la demande d’aide, l’élève pourra exploiter cette compétence dans ses milieux de vie.

À l’instar de la planification, l’évaluation peut apparaître comme une lourde tâche. Encore une fois, il existe une multitude de façons d’évaluer la pertinence des actions en place. Bien que pertinent, il n’est pas toujours nécessaire de plonger dans une analyse détaillée, faite de tableaux, de statistiques et autres données. On peut simplement: prendre un pas de recul en fin d’année scolaire, mesurer le niveau de satisfaction du personnel scolaire et des élèves, remettre à l’avant-plan les objectifs que l’on souhaite atteindre et faire le point sur les défis et obstacles. On peut difficilement mesurer les effets directs des actions sur les jeunes (qui évolueront avec les années). Il faut plutôt voir l’évaluation comme un premier pas vers la planification des actions futures et comme une occasion de célébrer les bons coups et de motiver les troupes.

Plus le référent ÉKIP sera maîtrisé, plus aisément ces cinq réflexes s’installeront et plus le déploiement d’actions gagnantes sera facilité pour favoriser le bien-être et la réussite scolaire des jeunes.

* Ce texte a été publié dans le cadre d’une collaboration spéciale avec le ministère de l’Éducation du Québec.

Consultez également les articles suivants:

• Le bien-être, la santé mentale et la réussite des jeunes : l’affaire de tous!
• Prévention-promotion santé à l'école: comment maximiser ses actions sans s’essouffler?
• Réussite éducative et bien-être: 7 compétences essentielles à développer chez les jeunes
• Le référent ÉKIP : une valeur ajoutée pour les milieux communautaires
• Promotion-prévention santé à l’école : pourquoi viser des actions intégrées
• Mauricie et Centre-du-Québec: tous ensemble pour des jeunes épanouis
• Un travail d’équipe pour favoriser de bonnes habitudes de sommeil chez les jeunes