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Les ambassadeurs 100° forment une communauté d’experts, créateurs d’impact et vecteurs de changements dans leur région et leur milieu. Faites connaissance avec Aline Boisjoli, une enseignante passionnée qui multiplie les projets pour reconnecter ses élèves avec la nature.
À l’Académie Sainte-Anne à Dorval, les enfants ne font pas que dessiner des poissons, ils en élèvent ! Et c’est Aline Boisjoli, responsable des projets horticoles et entrepreneuriaux et de la fermette de l’école qui est à la base de ces projets écoliers inspirants.
Le milieu scolaire est certainement un terreau fertile pour cultiver les connaissances des tout-petits et tisser de nombreux liens entre les installations et les projets scolaires.
C’est d’ailleurs ce qui a inspiré Aline Boisjoli à aller de l’avant dans l’instigation des nombreuses réalisations de l’Académie Sainte-Anne depuis 2015.
Parmi ceux-ci, notons un potager de 46 m2, un élevage de tilapias en aquaponie et une culture de laitue et de basilic en hydroponie qui leur permet de récolter une soixantaine de plants par mois, en plus d’une fermette avec des poules, des alpagas, des moutons, des chèvres, des cochons et un lapin ! « Les poules pondent des œufs que nous utilisons dans nos créations culinaires qui sont, par la suite, vendues dans notre magasin, explique Mme Boisjoli. En entrepreneuriat, nous utilisons nos récoltes pour cuisiner, vendre ou donner. » Ces projets se nourrissent entre eux et se complètent, de quoi donner d’enrichissantes leçons à tous les élèves de l’Académie.
C’est ni plus ni moins un scénario de rêve pour plusieurs écoles dans la province. À ce sujet, l’enseignante est bien consciente du privilège qu’elle a de travailler dans un milieu où peuvent éclore ses idées. « J’ai enseigné pendant 28 ans dans les écoles publiques du Québec, raconte-t-elle. Maintenant, j’enseigne dans une école privée et ma directrice, Véronique Lemieux-Boyer m’offre la chance d’expérimenter plusieurs projets dont je rêvais depuis longtemps. J’ai donc décidé de saisir cette opportunité afin d’expérimenter ce qui était jadis impossible et ainsi défricher le terrain. »
Partager, inspirer, collaborer…
Persuadée que les écoles publiques comme privées peuvent s’inspirer des projets verts en cours à l’Académie Sainte-Anne, c’est sous le nom de Prof Vertaline que Mme Boisjoli partage ses réussites. « Je crois que la réalisation concrète des projets réalisés à mon école peut inspirer toutes les écoles du Québec, ajoute-t-elle. Mon plus grand désir est qu’il y ait des potagers dans toutes les écoles du Québec ! Partageons nos coups de cœur, nos essais et nos erreurs afin d’avancer vers un avenir qui ne pourra qu’être meilleur pour notre planète ! »
Ainsi, pour entraîner le mouvement davantage, Aline Boisjoli offre aussi des conférences pour les enseignants du Québec, notamment à l’Association québécoise des enseignants et des enseignantes du primaire et à l’École d’été d’agriculture urbaine. « Je parle d’une école nourricière et communautaire basée sur la permaculture qui se dirige vers l’autosuffisance, précise-t-elle. J’encourage tout le personnel de l’école à travailler en équipe et à aller chercher des partenaires dans la communauté. » Bien qu’elle mette en œuvre la plupart des projets, Aline Boisjoli souligne que c’est grâce à la collaboration de tous ses partenaires (enfants inclus !) si ceux-ci vont bon train aujourd’hui.
C’est dans cet esprit de partage qu’Aline Boisjoli s’implique dans la communauté 100°, à titre d’ambassadrice, contribuant ainsi à sa manière au vent de changement qui souffle sur le milieu scolaire. « Je participe aux rassemblements, je diffuse les informations qui me sont transmises, je m’inspire et je réalise des projets verts pour ensuite les partager avec la communauté ! »
Regard vers le futur
Malgré ses nombreux projets existants, le personnel de l’école réfléchit actuellement à des projets qui mettraient en contact les élèves et les agriculteurs. « Nous réfléchissons à réaliser des projets pour tisser des liens plus fort avec les agriculteurs, ajoute-t-elle. Depuis le mois de septembre 2018, nous avons justement une cuisine où les élèves peuvent transformer les légumes que nous récoltons. »
C’est donc avec un enthousiasme flagrant et une passion débordante qu’Aline Boisjoli encourage les autres écoles à emboîter le pas dans la direction des écoles vertes. « Il doit y avoir plus de projets verts dans les écoles, s’exclame-t-elle. Verdissons nos écoles en laissant la nature y entrer ! Sortons à l’extérieur ! La salle de classe est grande si on se débarrasse des murs ! »